Historiquement considérée secondaire sur le plan anatomique, l'étude du tissu adipeux est sans nul doute aujourd'hui devenue incontournable lorsque l'on considère l'extrémité céphalique. D'un point de vue anatomique tout d'abord, la répartition graisseuse à la face répond à des stimuli génétiques et environnementaux complexes et qui évoluent avec l'âge, alors même que dans nombre de domaines la reconnaissance faciale par analyse surfacique joue déjà un rôle déterminant. D'un point de vue fonctionnel ensuite, la graisse à la face répond aux impératifs de souplesse des téguments et autres plans de glissement nécessaires à tout mouvement, véritable tribologie du vivant. Siège d'interconnexions fibroconjonctives et musculaires complexes, le tissu adipeux est en perpétuelle évolution et fait partie intégrante de la dynamique du système musculo-aponévrotique superficiel (SMAS) de la face. D'un point de vue biologique enfin, le tissu adipeux contient des propriétés singulières, notamment en termes de potentiel de cellules souches, et qui mérite là encore toute notre attention. Fort de ces connaissances, le tissu adipeux devient alors un allié majeur pour le ou la clinicien(ne) et thérapeute. Redonnons à la graisse toutes ses lettres de noblesse.