Chez l’adulte, il existe une phase de préparation au sommeil entre la veille (caractérisée par des niveaux faibles de température (T) cutanée et élevé de T interne) et le sommeil (T cutanée élevée et T interne faible). Cette phase transitoire se caractérise par une vasodilatation cutanée, à l’origine de pertes de chaleur corporelle et d’une diminution de la T interne. Notre objectif a été de déterminer si des évolutions similaires de T corporelles existaient chez le nouveau-né prématuré (∼1,3kg) et d’en calculer l’impact sur le bilan énergétique, très fragile pour ces enfants.

Les T cutanées ont été mesurées par thermographie infra-rouge, pendant un enregistrement PSG de 12hrs (20h–8h) chez 18 nouveaux-nés prématurés (en incubateur fermé) au 9^e jour de vie. L’évolution temporelle des T avant endormissement a été analysée.

Au total, 15 épisodes de veille répondaient aux critères de sélection (éveil et endormissement spontanés, durée>12min). Nos résultats mettent en évidence pour la première fois une vasodilatation cutanée principalement au niveau du pied (+0,38°C, p=0,008) pendant les 20min qui précèdent l’endormissement. Cette vasodilatation induit une perte de chaleur corporelle de 0,15°C.h-1 (T corporelle moyenne).

La vasodilatation existe chez le nouveau-né prématuré, bien que la plupart des facteurs connus chez l’adulte pour la favoriser n’existent pas chez ces enfants qui sont de plus maintenus dans un environnement quasi-constant. La compensation d’une telle perte de chaleur représente une augmentation de 4 % de la production de chaleur métabolique.