Efficacité et tolérance du mébutate d’ingénol dans le mélanome de Dubreuilh in situ de la face : étude pilote, de phase II prospective et multicentrique indiquant aucun bénéfice - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
Le mébutate d’ingénol (MI) en gel est indiqué dans le traitement des kératoses actiniques (KA) de l’adulte. In vitro, il a été montré que le MI était capable d’induire l’apoptose de cellules de mélanome. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’efficacité et la tolérance du MI dans le traitement du mélanome de Dubreuilh in situ de la face (MDIS).
Patients et méthodes |
Étude ouverte, prospective (juin 2016 à novembre 2017) de phase 2 (NCT02723721), multicentrique (8 centres), conçue selon un plan de Simon optimal à 2 étapes avec analyse intermédiaire (au terme de l’inclusion des 11 premiers patients [pts]) et le cas échéant une seconde étape (poursuite de l’étude jusqu’à 26 pts si 7/11 étaient répondeurs). L’objectif principal était d’évaluer l’efficacité, en termes de rémission complète (RC), d’1 ou 2 cycles (pour les pts n’ayant pas répondu au 1er) de MI 150μg/g (3 jrs consécutifs) chez des pts présentant un MDIS de la face. Le critère de jugement principal était la RC, clinique et histologique du MDIS à 2 mois de la fin d’un cycle. En cas d’échec du 1er cycle, un second était réalisé et la RC réévaluée à 4,5 mois. La RC était définie comme l’absence de lésion visible cliniquement (lumière de Wood et dermoscopie) et confirmée histologiquement (analyse centralisée). Parmi les objectifs secondaires il y avait la tolérance du MI par le recueil des évènements indésirables (EI classés en grades selon les critères de l’OMS) jusqu’à 15jours après l’application du MI. L’intensité des effets secondaires locaux à court terme était évaluée à l’aide du « Local Skin Response score » (LSR).
Résultats |
Onze patients ont été inclus d’âge médian 73 ans (62 à 96). L’étude a été interrompue au terme de la 1re étape car seulement 2 des 11 premiers pts ont obtenu une RC. Pour l’un de ces 2 patients une rechute (toujours MDIS), est survenue 9 mois après la fin du traitement. Le second est toujours en RC à M15, après avoir reçu 1 cycle (Annexe A). Sur les 55 EI liés au MI, la majorité était de grades 3–4 (78 % EI vs 22 %<grade 2) ; tous ont été résolus sans séquelles. Le score LSR moyen 3 j après le 1er cycle était de 10,3 (min 3–max 20, 11 pts évaluables). Il était de 10 (min 3–max 17) après le 2nd cycle (9 pts évaluables, 1 perdue de vue et 1 ayant reçu qu’un cycle).
Discussion |
Le MI a été peu efficace dans le traitement du MDIS de la face à la concentration de 150μg/g 3jours consécutifs. Une concentration plus élevée (500μg/g) aurait pu être choisie pour cette étude, mais aurait probablement induit des effets indésirables trop importants, au vu du profil de tolérance médiocre à 150μg/g.
Conclusion |
Le MI ne peut pas être considéré comme une alternative thérapeutique à la chirurgie dans la prise en charge du MDIS de la face à la concentration utilisée pour les KA du visage (150μg/g, tous les jours pendant 3jours consécutifs).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mébutate d’ingénol, Mélanome de Dubreuilh in situ, Traitement topique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.092. |
Vol 145 - N° 12S
P. S98 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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