Effets indésirables cutanés du vémurafénib dans la cohorte européenne d’enfants traités pour histiocytose langerhansienne réfractaire mutée B-RAF (V600E) - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
L’histiocytose langerhansienne (HCL) est une pathologie essentiellement pédiatrique au pronostic très variable. La mutation somatique BRAF (V600E), identifiée dans 38 à 64 % des cas, est associée aux formes sévères et chimiorésistantes. Dans plusieurs centres européens, les enfants atteints d’HCL réfractaire mutée BRAF (V600E) sont traités par vémurafénib (VMU), thérapie ciblée anti-BRAF. Les effets indésirables cutanés (EIC) du VMU sont connus chez l’adulte, mais n’ont pas été étudiés chez l’enfant. Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer, chez les enfants traités par VMU pour HCL, la fréquence des EIC, leur sévérité et leur impact sur la poursuite du VMU.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective sur la cohorte européenne d’enfants traités par VMU en monothérapie pour HCL réfractaire mutée BRAF V600E entre octobre 2013 et janvier 2018.
Résultats |
Trente-huit enfants inclus : âge médian 2,2 ans [0,2–20,4], sex-ratio 0,65, durée médiane de traitement 183,5jours [20–759], dose médiane de VMU 21mg/kg/j [12,9–41,4]. Trente enfants (78,9 %) présentaient au moins un EIC : rash folliculaire (39,5 %) (Annexe A), photosensibilité (28,9 %), xérose (26,3 %), kératose pilaire (23,7 %) et panniculite neutrophilique (15,8 %) (Annexe A). Trois enfants (7,8 %) présentaient un angiœdème. La majorité des EIC étaient de grade 1 (65,8 %) ou 2 (26,8 %). On observait 3,7 % de grade 3, aucun grade 4 ou 5. Un seul EIC (1,2 %) entraînait l’arrêt définitif du VMU (phototoxicité et angiœdème récidivant, réintroduction non contre-indiquée mais refusée par la patiente). Une réduction de dose était nécessaire dans 10,9 % des cas, un arrêt temporaire dans 6,0 % des cas. Aucune tumeur cutanée, toxidermie sévère ni syndrome main pied n’était observé.
Discussion |
Comme chez l’adulte, les EIC étaient fréquents, rarement sévères, avec un impact limité sur la poursuite du traitement. La fréquence de chaque type d’EIC observée était comparable à celle décrite chez l’adulte. Les angiœdèmes, observés ici dans 7,8 % des cas, ne sont pas décrits chez l’adulte. Les autres particularités sont l’absence de syndrome main pied, de toxidermie sévère et de tumeur cutanée induite. Ces dernières sont liées à une activation paradoxale de la voie MAPK dans les cellules NRAS mutées. Les mutations NRAS cutanées, UV induites, sont probablement rares chez les enfants en bas âge, ce qui pourrait expliquer l’absence de tumeur cutanée induite chez l’enfant. Les limites de cette étude sont le caractère rétrospectif, l’absence de groupe contrôle et un effectif peu important.
Conclusion |
Comme chez l’adulte, les EIC sont fréquents mais rarement graves avec un impact limité sur la poursuite du traitement. Aucune tumeur cutanée induite n’était observée dans cette étude. Un suivi dermatologique mensuel reste indispensable pour gérer les EIC et dépister des possibles tumeurs cutanées paradoxales.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-BRAF, Effets indésirables cutanéomuqueux, Histiocytose langerhansienne, Pédiatrique, Vémurafénib
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.063. |
Vol 145 - N° 12S
P. S80 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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