Hamartome épidermique à type d’acanthosis nigricans : vers une corrélation phénotype–génotype ? - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
L’hamartome épidermique (HE) à type d’acanthosis nigricans (AN) est une forme rare d’HE kératinocytaire pouvant témoigner d’un mosaïcisme génétique somatique impliquant les gènes FGFR3 et FGFR2. Nous rapportons quatre observations d’HE-AN lié à des mutations des gènes FGFR3 et FGFR2 et témoignant de formes cliniques distinctes et caractéristiques.
Observations |
Cas 1 : une fille de 30 mois était adressée pour un HE-AN étendu depuis l’âge de 4 mois. L’examen révélait un HE linéaire, généralisé, et systématisé suivant les lignes de Blaschko du tronc, membres et visage associé à un AN des grands plis. Le tableau clinique évoquait un syndrome d’HE lié à FGFR3 (Garcia-Hafner-Happle). L’analyse de l’ADN tissulaire et sanguin attestait de la présence de la mutation c.746C>G (p.Ser249Cys) de l’exon 7 du gène FGFR3 à un taux de 30 % dans la peau lésée, sans mutation détectable au niveau de la peau saine ou des leucocytes.
Cas 2 : un garçon de 12 ans consultait pour un HE-AN en bande du bord latéral droit de la ligne médiane abdominale associé de façon contiguë à des lésions acnéiformes comédoniennes groupées sur la région épigastrique évoquant un hamartome acnéiforme (Munro). L’analyse de l’ADN tissulaire et sanguin attestait de la présence de la mutation c.755C>G (p.Ser252Trp) du gène FGFR2 à un taux de 43 % dans la peau lésée (AN) sans mutation détectable au niveau de la peau saine ou des leucocytes.
Cas 3 et 4 : un homme de 23 ans et une femme de 26 ans consultait pour des plaques hyperchromiques ovoïdes, à contours polycycliques, respectivement localisées sur le tronc et la région axillaire droite évoquant un AN nævoïde type RAVEN (« rounded and velvety epidermal nevus ») confirmé histologiquement. L’analyse de l’ADN tissulaire attestait de la présence respective de la mutation p.Lys659Arg (exon 14) du gène FGFR2 à un taux de 3 % et de la mutation p.Ser252Trp (exon 7) du gène FGFR2 à un taux de 4 % dans la peau lésée.
Discussion |
Ces 4 observations confirment les particularités phénotypiques des HE-AN liées à FGFR3 et FGFR2. Le syndrome de l’HE lié à FGFR3 est phénotypiquement reconnaissable par la prédominance d’un AN au niveau des grands plis (aisselles, cou, aines) et s’associe à un HE de type verruqueux linéaire sur le reste du corps. Il apparaît constamment lié à la mutation somatique p.Arg248Cys ou p.Ser249Cys en mosaïque du gène FGFR3. L’HE-AN lié à FGFR2 pourrait être reconnaissable par la présence de comédons associés, suggérant la possibilité d’un mosaïcisme somatique du gène FGFR2 impliqué au cours du syndrome d’Apert et de l’hamartome acnéiforme segmentaire. Nous rapportons les deux premières observations du diagnostic génétique moléculaire d’AN nævoïde type RAVEN avec mise en évidence d’un mosaïcisme somatique du gène FGFR2 liées à la mutation somatique p.Lys659Arg et p.Ser252Trp.
Conclusion |
L’analyse sémiologique des HE-AN pourrait permettre une orientation du diagnostic génétique moléculaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acanthosis nigricans nævoïde, Hamartome comedonien, Hamartome épidermique, Mosaïcisme
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.042. |
Vol 145 - N° 12S
P. S69 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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