Efficacité du dupilumab sur l’eczéma et les comorbidités atopiques en vie réelle : absence de corrélation avec la diminution des IgE totales et spécifiques - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
Le dupilumab, anticorps anti-interleukine 4/13 récepteur, a obtenu l’AMM en Europe pour le traitement de la dermatite atopique (DA) de l’adulte modérée à sévère. Les objectifs de cette étude prospective monocentrique étaient (1) d’évaluer l’efficacité du dupilumab en vie réelle, (2) de décrire les comorbidités atopiques des patients et leur évolution sous traitement et (3) de décrire les profils d’IgE spécifiques et leur évolution sous traitement.
Patients et méthodes |
Le dupilumab était prescrit dans le contexte d’une autorisation temporaire d’utilisation, nominative puis de cohorte. Les patients étaient évalués initialement (semaine 0, S0) et à 16 semaines (S16) par le SCORAD (SCORing Atopic Dermatitis), les échelles visuelles analogiques (EVA) prurit et sommeil, le DLQI (Dermatology Life Quality Index), le score ACT (Asthma Control Test), une mesure de la fraction expirée du monoxyde d’azote (FeNO), une spirométrie, un examen ophtalmologique et ORL ainsi que le dosage des IgE totales et spécifiques (puce ImmunoCAP™ ISAC 112).
Résultats |
Dix-neuf patients ont été inclus (15 hommes, âge médian : 38 ans). L’asthme était la comorbidité atopique la plus fréquente (79 %). Le profil de sensibilisation IgE montrait une majorité de patients (76–82 %) sensibilisée contre les phanères d’animaux, les herbacés, les pollens d’arbres, les graminées et les acariens de poussière (Annexe A). Le SCORAD médian à S0 était à 49 (Intervalle interquartile : 32,5–58,5). À S16, une diminution de 55 % du SCORAD médian était observée (p<0,001, Annexe Aa). Le DLQI et les EVA pour le prurit et le sommeil diminuaient de manière significative (Annexe A). La FeNO diminuait de manière significative à S16 (p<0,05) alors que le score ACT ou les paramètres des courbes débit-volumes étaient comparables. Huit patients présentaient une exacerbation ou une apparition de novo de conjonctivite, 4 patients étaient améliorés sur le plan de leur rhinite allergique, un patient aggravait sa rhinite sous dupilumab. Les IgE totales, les IgE spécifiques de la puce ISAC et les IgE spécifiques dirigées contre Malassezia et les toxines staphylococciques, diminuaient toutes significativement à S16. Aucune corrélation n’était retrouvée entre la baisse des IgE et l’efficacité clinique mesurée par le SCORAD.
Discussion |
Le dupilumab confirme en vie réelle son efficacité dans la DA sur la sévérité globale de la maladie, le prurit, la perte de sommeil et la qualité de vie. Les comorbidités atopiques semblent également s’améliorer sous traitement en dehors de la conjonctivite qui constitue un effet indésirable potentiellement invalidant chez 40 % des patients.
Conclusion |
Le dupilumab améliore les patients atteints de DA en vie réelle. Son impact sur le profil de sensibilisation IgE des patients montre une réduction importante des IgE totales et spécifiques, indépendante de l’effet sur la DA.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Atopie, Dermatite atopique, Dupilumab, Efficacité, IgE
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.032. |
Vol 145 - N° 12S
P. S63 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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