Réponse d’une dermatite atopique et d’une pelade au dupilumab : faire d’une pierre, deux coups - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
Le dupilumab est un anticorps monoclonal ciblant la sous-unité alpha du récepteur de l’interleukine IL-4 commune à deux cytokines IL-4 et IL-13 dont l’efficacité est désormais clairement démontrée pour le traitement de la dermatite atopique (DA) modérée à sévère. La DA est classiquement associée à d’autres pathologies auto-immunes comme la pelade, une maladie encore orpheline de thérapeutique efficace. Ainsi nous rapportons de façon surprenante l’efficacité du dupilumab sur les deux conditions, notamment une repousse complète du cuir chevelu.
Observation |
Un homme de 28 ans nous était adressé pour la prise en charge d’une DA sévère ayant débutée dans l’enfance, associée à un asthme. Depuis un an et demi, il présentait également une pelade universelle. Pour sa DA, le patient avait reçu successivement de la ciclosporine et du méthotrexate, avec un contrôle seulement partiel. Ces deux traitements n’avaient eu aucun effet sur l’évolution de sa pelade. Ainsi était débuté en relais le dupilumab (1 injection sous-cutanée initiale de 600mg, puis 300mg tous les 15jours). À 6 mois, les scores d’activité de la DA étaient significativement améliorés (Δ total SCORAD : −22 ; Δ score EASI : −8,4). Par ailleurs, il était constaté une repousse spectaculaire des cheveux, des cils et des sourcils, débutant dès 3 mois, quasi-complète à 6 mois (Δ score SALT : −80,4). La tolérance du dupilumab était excellente, sans conjonctivite (Annexe A).
Discussion |
Alors que son efficacité dans la DA modérée à sévère est désormais bien démontrée, l’action spectaculaire du dupilumab sur la pelade confirme les avancées récentes dans la compréhension de cette pathologie. Jusque-là, les études sur sa physiopathologie étaient majoritairement conduites sur des modèles murins et s’attachaient à décrire le rôle de la réponse immune Th1 et de l’IFNg, amenant à l’utilisation récente des inhibiteurs de JAK. Il a été ainsi montré chez l’homme des polymorphismes des gènes codant pour l’IL-4 et l’IL-13 associés à un risque accru de pelade. Chez des patients atteints de pelade, des études transcriptomiques sur tissu cutané ont révélé une augmentation de l’expression des gènes associés à la réponse Th2, ainsi qu’une augmentation des taux d’IL-13 dans le sérum. Enfin, des données récentes suggèrent que le blocage des cytokines impliquées dans la voie Th2 pourrait induire un passage des follicules pileux en phase anagène. L’ensemble de ces résultats suggère que le blocage de cette voie pourrait être une thérapeutique efficace, au moins dans le sous-groupe de patients touchés par ces deux comorbidités : DA et pelade.
Conclusion |
Nous rapportons ainsi le premier cas d’efficacité du dupilumab dans la pelade chez un patient atteint également de DA. Cette efficacité semble être supportée par des données montrant l’implication de la voie Th2 au cours de la pelade et justifie des essais cliniques pilotes afin de préciser son efficacité réelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatite atopique, Dupilumab, Pelade
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.570. |
Vol 145 - N° 12S
P. S346-S347 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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