Efficacité du vismodégib sur les trichoépithéliomes du syndrome de Brooke–Spiegler - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
Le syndrome de Brooke–Spiegler est caractérisé par la présence de multiples tumeurs annexielles : trichoépithéliomes (TE), trichoblastomes, cylindromes. Il s’agit d’une maladie autosomique dominante due à une mutation de CYLD, un gène suppresseur de tumeur. Le traitement proposé actuellement est la chirurgie, qui peut être délabrante en cas de nombreuses tumeurs. Le vismodégib, inhibiteur de la voie hedgehog, est indiqué dans les carcinomes basocellulaires (CBC) localement avancés ou métastatiques.
Nous rapportons un cas de régression de trichoépithéliomes multiples sous vismodégib chez une patiente porteuse d’un syndrome de Brooke–Spiegler.
Observation |
Une patiente de 85 ans consultait pour la prise en charge de tumeurs s’intégrant dans un syndrome de Brooke–Spiegler, confirmé par la mutation du gène CYLD. Les lésions les plus volumineuses et ulcérées du visage, localisées au niveau fronto-temporal droit, du dorsum nasal et en sus-labial, correspondaient histologiquement à des CBC. La lésion du sillon nasogénien droit correspondait à un TE, dont une première prise en charge chirurgicale avait été réalisée en 2015, avec une récidive un an après.
Devant le caractère inopérable des CBC, un traitement par vismodégib était débuté. On notait la régression des CBC mais également une diminution de volume du TE de l’aile narinaire droite qui était passé de 30×30mm à 20×17mm de diamètre à 5 mois de traitement. Le vismodegib était arrêté au bout de 6 mois du fait d’une altération de l’état général de la patiente (Annexe A).
Discussion |
Il s’agit du deuxième cas décrivant la régression partielle d’un TE sous vismodégib. Dans la littérature, il est rapporté le cas d’un homme de 43 ans présentant des TE multiples du visage associés à un CBC, traité par vismodégib et laser CO2. Avant la fin du traitement par laser, il était déjà noté une diminution des TE en plus de la régression totale du CBC.
Des cas de cylindromes et TE se transformant en CBC ont été publiés, suggérant un spectre commun de ces différentes tumeurs. Certains CBC ont en effet une mutation somatique inactivatrice de PTCH1 qui lève l’inhibition de SMO et active la voie hedgehog. Il y a alors une activation de gènes cibles, dont Snail qui va aboutir à l’inactivation de CYLD.
Dans le syndrome de Brooke–Spiegler, c’est la perte de fonction constitutionnelle de CYLD qui induit la formation des tumeurs annexielles. Le vismodégib permettrait de rétablir l’activation du gène CYLD, défaillant chez ces patients, en inhibant la voie hedgehog. Ceci pourrait expliquer en partie l’efficacité du vismodégib dans le cas de notre patiente.
Conclusion |
Un traitement par vismodégib pourrait être envisagé chez les patients atteints d’un syndrome de Brooke–Spiegler avec de nombreuses tumeurs non opérables. Le rapport bénéfice–risque est à prendre en considération compte tenu de la tolérance médiocre à long terme du vismodégib.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Brooke–Spiegler, Trichoépithéliome, Vismodegib
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.563. |
Vol 145 - N° 12S
P. S342-S343 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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