Premier cas de myonécrose post-vaccinale - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
Depuis sa découverte en 1796, la vaccination est un acte courant le plus souvent bénin. Nous rapportons le premier cas de myonécrose du deltoïde post-injection vaccinale.
Observation |
Un homme de 22 ans, sans antécédent, réalisait une vaccination intramusculaire en regard du deltoïde gauche par un vaccin inactivé contre l’encéphalite japonaise en vue d’un voyage en Inde. Il développait 48heures après l’injection, une asthénie marquée avec frissons ayant conduit à une automédication par AINS. À 72h, un placard inflammatoire autour du point d’injection était noté, associé à une fièvre à 39°C et à un syndrome inflammatoire biologique faisant suspecter une dermo-hypodermite bactérienne (DHB). Une antibiothérapie IV par amoxicilline-acide clavulanique était initiée en hospitalisation. La persistance de la fièvre et l’aspect d’œdème inflammatoire induré extensif douloureux malgré une posologie d’amoxicilline à 50mg/kg/j faisaient réaliser une imagerie de l’épaule gauche montrant une collection à composante liquidienne et gazeuse du deltoïde de 15cm de grand axe sans atteinte osseuse. Le patient était transféré au bloc opératoire de chirurgie plastique où un abcès intramusculaire avec myonécrose des 3 faisceaux du muscle deltoïdien associé à une DHB nécrosante avec fasciite étaient constatés et nécessitaient l’exérèse complète du muscle deltoïdien, des fascias et de la peau en regard. L’antibiothérapie était élargie par tazocilline, vancomycine et amikacine et associée à un traitement par caisson hyperbare. Les prélèvements bactériologiques peropératoires retrouvaient : Propionibacterium acnes, Streptococcus anginosus et constellatus et Eikenella corrodens, tandis que les hémocultures restaient stériles (y compris celles réalisées avant antibiothérapie). Un lambeau du grand dorsal pour couverture deltoïdienne gauche était réalisé 3 semaines plus tard. L’évolution était favorable (Annexe A).
Discussion |
Les bactéries identifiées sont commensales de la cavité buccale (Streptocoques et E. Corrodens) et de la peau (P. Acnes), aérobie-anaérobies, pourvoyeuses d’infections profondes sévères. Plusieurs hypothèses sont envisageables :.
–mauvaise asepsie cutanée ou contamination au moment du geste vaccinal ;
–contamination du vaccin préalable ;
–perméabilité vasculo-cutanée induite par une réaction locale immunologique à l’occasion d’une bactériémie secondaire à une infection dentaire ou sinusienne.
La survie précaire des germes retrouvés en dehors des muqueuses et la cinétique lente d’apparition de l’infection plaident pour une contamination externe lors de l’injection.
Conclusion |
Bien que des abcès septiques ou aseptiques post-injection aient été décrits, il s’agit du premier cas de myonécrose secondaire à une injection vaccinale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermo-hypodermite nécrosante, Myonécrose, Vaccination
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.472. |
Vol 145 - N° 12S
P. S294-S295 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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