Augmentation de l’incidence des leishmanioses cutanées pures multifocales et difficultés de prise en charge - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
À côté des formes viscérales et cutanéomuqueuses dont le pronostic et l’enjeu thérapeutique sont différents, les formes strictement cutanées des leishmanioses sont dues à plusieurs espèces dont Leishmania major (Lm). La leishmaniose cutanée (LC) est une lésion cutanée indolente, ulcérée, infiltrée,±croûteuse et érythémato-squameuse. Les sujets immunodéprimés peuvent présenter des formes profuses, parfois avec une disposition sporotrichoïde. Notre objectif était de décrire l’évolution de la présentation clinique et la prise en charge des leishmanioses cutanées ces 5 dernières années.
Matériel et méthodes |
Étude monocentrique rétrospective réalisée à partir des déclarations de cas parvenues au Centre national de référence des leishmanioses (CNR-L). Tous les cas de LC à Lm déclarés entre janvier 2013 et mai 2018 ont été inclus.
Résultats |
Depuis 2013, 39 cas de LC à Lm ont été déclarés. Une augmentation des cas de LC à Lm (+ 300 % en 5 ans), avec en particulier des formes multifocales chez des sujets immunocompétents était observée. La contamination avait eu lieu pour la majorité des patients dans la région d’Errachidia au Maroc. Dix (25,6 %) patients présentaient des formes multifocales entre 2015 et 2018 (aucun en 2013). Le fluconazole a été utilisé dans 40 % des cas, et le Glucantime® IM dans 10 % des cas (Annexe A).
Discussion |
Ces modifications épidémiologiques et cliniques depuis 5 ans pourraient être expliquées par des causes climatiques avec une prolifération des gerbilles (réservoirs) et/ou des phlébotomes (insectes vecteurs) et génétiques avec des mutations pouvant être responsables de différences de virulence. Bien que les lésions régressent spontanément, il peut y avoir une importante rançon cicatricielle sur des zones exposées. À partir de 4 lésions, ou si le diamètre dépasse 3cm, ou en cas d’échec du traitement local, des traitements systémiques sont proposés tels que le Glucantime® IM associé à la pentoxyphilline pendant 20jours consécutifs (niveau de preuve A), à administrer sous surveillance cardiologique et avec des risques d’hépatite ; le fluconazole pendant 6 semaines (niveau de preuve B) peut également être proposé. La paromomycine topique (PT) n’est pas disponible en France, mais son efficacité est évaluée à 80 % en 6 semaines dans un essai contre placebo, sans aucun effet secondaire grave rapporté. Des succès de la photothérapie dynamique (PTD), y compris en lumière du jour, ont été rapportés, avec un nombre maximum de 8 séances.
Conclusion |
La LC à Lm a un pronostic uniquement esthétique. Devant une augmentation des formes multifocales, il est nécessaire de pouvoir proposer des traitements systémiques mais présentant un profil de tolérance optimal et utilisables chez l’enfant. Dans ces indications, la PT et la PTD semblent prometteurs dans la littérature.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Leishmaniose cutanée, Paromomycine topique, Photothérapie dynamique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.456. |
Vol 145 - N° 12S
P. S286 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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