Lymphome T sous-cutané à type de panniculite sous abatacept : deux observations - 15/01/19
pages | 2 |
Iconographies | 2 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
L’abatacept est une biothérapie utilisée dans la polyarthrite rhumatoïde (PR). Par son activité de blocage de la voie activatrice CD28/B7, elle permet d’inhiber l’activation des lymphocytes T. Nous rapportons à notre connaissance les deux premiers cas de lymphome T sous-cutané à type de panniculite (subcutaneous panniculitis-like T cell lymphoma [SPTCL]) sous abatacept.
Observations |
Il s’agissait de deux femmes de 49 et 66 ans traitées par injections mensuelles d’abatacept depuis 3 et 5 ans respectivement pour une PR qui consultaient pour des nodules sous-cutanés évoluant depuis moins de 3 mois, associés à une fièvre hectique et des sueurs nocturnes. Le bilan immunologique trouvait des anticorps antinucléaires. Le bilan biologique trouvait des signes d’activation macrophagique (SAM). Dans les 2 cas, la biopsie cutanée mettait en évidence un infiltrat hypodermique lymphocytaire CD3+CD8+Granzyme+ dense dont la biologie moléculaire confirmait le caractère clonal, sans réarrangement δ. Chez la patiente no 1, l’infiltrat était particulier par son caractère épidermotrope. Le diagnostic de SPTCL était retenu. L’évolution était favorable sous corticothérapie associée à du méthotrexate (cas 1) et du mycophénolate mofétil (cas 2) (Annexe A).
Discussion |
L’abatacept (CTLA4-Ig) se lie, comme CD28, à B7-1 et B7-2 et délivre un signal inhibiteur au lymphocyte T normal. Il est indiqué dans la PR, le rhumatisme psoriasique et la polyarthrite juvénile idiopathique. Des cas de lymphome sous abatacept sont rapportés dans la littérature mais très peu de cas de lymphomes cutanés sont décrits (un cas de lymphome T pilotrope, un cas de lymphome γδ). Le risque de lymphome est plus important chez les patients atteints de PR que dans la population générale (risque relatif de 2 à 3). Aucune étude n’a pour le moment permis de démontrer une association entre le traitement par abatacept et un sur-risque de lymphome. Une étude en cours réalisée sous l’égide du GFELC recense les cas de lymphomes cutanés apparus sous biothérapie. Le mécanisme d’action de l’abatacept interroge sur un lien possible entre la survenue d’un lymphome T cutané et cette molécule. Des protéines de fusion CD28/CTLA-4 sont impliquées dans l’oncogenèse des lymphomes T cutanés. La physiopathologie de ces deux cas de SPTCL pourrait impliquer une activation paradoxale des lymphocytes T CD8 tumoraux par le CTLA4-Ig, une hypothèse qu’une étude des niveaux d’expression de CTLA4 et de B7-1 et B7-2 par les cellules tumorales permettrait d’étayer.
Conclusion |
Ces deux cas de lymphome T sous-cutané à type de panniculite survenus sous abatacept incitent à un examen cutané vigilant des patients sous biothérapie pour des maladies inflammatoires et ouvrent la voie à de nouvelles hypothèses sur la physiopathologie des lymphomes T sous-cutanés à type de panniculite.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Abatacept, Lymphome T sous-cutané, Panniculite
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.426. |
Vol 145 - N° 12S
P. S270-S271 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?