Les smartphones sont devenus un outil incontournable. La médecine n’est pas épargnée par cette tendance et les médias sociaux, notamment la plateforme WhatsApp^®, sont utilisés quotidiennement dans la pratique médicale. Nous avons tenté d’évaluer la fréquence et les types d’utilisation, les avantages et les inconvénients des discussions cliniques basées sur WhatsApp^®.

Étude descriptive réalisée dans la région de Marrakech entre mars et juin 2018 sous forme d’un questionnaire adressé à 50 dermatologues.

Cinquante répondants avec un âge moyen de 34,2 ans ont tous déclaré utiliser WhatsApp^® dans le cadre de leur profession. Parmi eux, 78 % ont indiqué qu’ils l’utilisaient au moins une fois par semaine pour partager des cas cliniques. Soixante-dix pour cent des répondants étaient membres de trois groupes rassemblant des dermatologues ou plus. Vingt-six pour cent des interrogés étaient actifs sur d’autres forums tels que Facebook^®. Quatre-vingt-quatre pour cent étaient d’accord pour dire que WhatsApp^® était la meilleure plateforme pour discuter de cas cliniques. Les principaux avantages attribués étaient la facilité de téléchargement des images (92 %) et des réponses plus rapides (96 %). La principale limite mentionnée était la qualité des photographies (60 %). Quarante pour cent respectaient la confidentialité du patient lors de l’envoi de photos. Soixante-dix pour cent utilisaient WhatsApp^® avec leurs patients. La moitié des répondants qualifiaient l’apport de WhatsApp^® dans leur pratique comme indispensable et tous ont convenu que les discussions ont contribué à enrichir leurs connaissances cliniques et à partager des réunions à venir.

L’utilisation de WhatsApp^® pour discuter de cas cliniques rejoint le concept des forums en ligne, des groupes électroniques ou des groupes Facebook^®. L’inconvénient des forums, en particulier ceux basés sur le courrier électronique, est que le processus d’envoi, de réception et de commentaire peut être lent. Une étude de Johnston et al. a analysé l’efficacité de l’utilisation de WhatsApp^® parmi les membres d’une équipe de chirurgie d’urgence et a conclu qu’il s’agissait d’un moyen de communication rapide et efficace. L’un des points clés a été que les participants ont ressenti un « aplatissement de la hiérarchie », ce qui était également le cas dans notre étude dans les groupes rassemblant résidents et professeurs. Les patients ont aussi tendance à utiliser WhatsApp^® pour les téléconsultations et le suivi. L’utilisation accrue des médias sociaux s’accompagne de problèmes liés à la confidentialité. Dans notre étude, la majorité des répondants estimaient qu’elle n’était pas un problème majeur. Le fait qu’aucune loi claire liée à la télémédecine n’existe dans notre pays pourrait avoir influencé cette opinion.

En dépit des avantages indéniables de la plateforme WhatsApp^®, des directives claires sur l’utilisation et la transmission des images cliniques doivent être établies, particulièrement devant la difficulté à contrôler la diffusion des données par rapport aux e-mails ou aux groupes restreints.