Prévalence et facteurs de risque de la dermatoporose : étude prospective et observationnelle dans une consultation hospitalo-universitaire de dermatologie - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
La dermatoporose (DP) correspond aux manifestations cliniques de l’insuffisance chronique cutanée. Elle est due à l’âge, l’exposition solaire, la corticothérapie locale et systémique. Une association avec l’insuffisance rénale chronique (IRC) a été soulignée. Sa prévalence est de 37 % dans la population française de ≥ 65 ans et de 32 % chez les patients de ≥ 60 ans en gériatrie. Nous avons évalué la prévalence et les facteurs de risque de la DP chez les patients ≥ 60 ans consultant en dermatologie au CHU d’Helsinki.
Matériel et méthodes |
Étude prospective observationnelle monocentrique de février à mai 2018. Inclusion de tous les patients ≥ 60 ans consécutifs se présentant à la consultation de jour et d’urgences du service. Recueil de données suivantes : diagnostic de consultation, CT locale ou systémique, antiagrégants/anticoagulants, diabète, IRC (débit de filtration glomérulaire récent DFG<60mL/min/m2). Examen physique : présence de DP, topographie et stades de I à IV. Analyse statistique par régression logistique uni- et multivariée.
Résultats |
Cent soixante-seize patients (F : 102, 58 %, âge moyen 76,6±9,0, 60–97 ans) étaient inclus. La prévalence globale de la DP était de 30,7 % (n=54, F : 53 %, âge moyen 80,7±8,7), de 33 % entre 60 et 80 ans et de 27 % ≥ 80 ans. La DP était au stade I (75,9 %), II (24,5 %) et IV (1,9 %). Elle était localisée aux membres supérieurs (94 %), inférieurs (48 %), au décolleté (23 %) et sur le visage (4 %). Les patients avec une DP étaient plus âgés (80,7 vs 75,1 ans, p=0,001) et leur DFG abaissé (53,6 vs 70,0mL/min/m2, p<0,0001). Les principaux motifs de consultation étaient une pemphigoïde bulleuse (15,7 % ; 64 % avaient une DP), un prurit (12,6 %), des ulcères (8,8 %). Les associations significatives étaient une CT locale de très forte activité (odds ratio [OR] : 5,34, IC95 % : 1,85–15,43, p=0,002), une CT orale (OR : 3,22, IC95 % : 1,18–8,80, p=0,022), une accumulation concomitante d’une CT, d’un traitement anticoagulant/antiagrégant et d’une IRC (OR : 4,02, IC95 % : 1,34–12,01, p=0,013), et l’âge (OR : 1,05, IC95 % : 1,01–1,10, p=0,016) (Annexe A).
Discussion |
La prévalence de la DP en consultation hospitalière en dermatologie en Finlande est élevée et similaire à celle observée en France. Nous confirmons le rôle de l’âge, de la CT orale et locale de très forte activité et de l’IRC, mais pas celui du diabète. Il existe un effet cumulatif de la CT, des traitements antiagrégants/anticoagulants et de l’IRC. Les patients avec une pemphigoïde cumulent tous ces facteurs et sont particulièrement à risque. Les limites de notre étude sont le biais de sélection de patients plus lourds qu’une consultation tout venant et l’absence d’évaluation des habitudes solaires.
Conclusion |
La DP touche 30 % des patients ≥ 60 ans de consultation hospitalière de dermatologie en Finlande. Les patients avec une pemphigoïde bulleuse étaient le plus à risque. Il faut bien peser les indications de la CT au long cours chez des patients âgés, fragiles et avec une IRC.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Corticothérapie, Dermatoporose, Vieillissement cutané
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.375. |
Vol 145 - N° 12S
P. S244-S245 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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