Granulome annulaire interstitiel diffus avec polyarthrite révélant un cancer du sein - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
Le granulome annulaire (GA) est une dermatose inflammatoire de cause inconnue, se manifestant classiquement par des lésions papuleuses annulaires isolées et un granulome histiocytaire dermique en histologie. Nous rapportons une variété clinique et histologique plus rare, ayant contribué à révéler un cancer mammaire.
Observations |
Une femme de 45 ans consultait pour de grands placards érythémateux infiltrés de l’ensemble du corps évoluant depuis 4 mois, associés à une altération majeure de l’état général et à des polyarthralgies d’horaire inflammatoire, sans déficit moteur, ni myalgie. Une volumineuse tumeur mammaire gauche avec adénopathies axillaires homolatérales T2N1 était mise en évidence à l’examen. Les enzymes musculaires étaient normales, le bilan auto-immun (AAN, FR, Ac anti-JO1, Ac anti-CCP) négatif et les radiographies articulaires ne montraient pas de signe érosif. L’histologie cutanée révélait un infiltrat dermique diffus interstitiel constitué d’histiocytes, CD163+ et CD68+, sans cellules multinucléées, faisant retenir le diagnostic de GA interstitiel diffus. La biopsie mammaire révélait un carcinome papillaire infiltrant, SBR3, index mitotique 2, RE+ (10 %), RP−, Her2 1+. Le bilan d’extension était négatif. Après 2 cures de chimiothérapie néoadjuvante par 5 fluoro uracile, épirubicine et cyclophosphamide, l’évolution était spectaculaire avec disparition des arthralgies et pigmentation post-inflammatoire cutanée, sans aucun autre traitement spécifique. Le GA n’a pas récidivé et le cancer est en rémission avec un recul de 14 mois (Annexe A).
Discussion |
Une réticulohistiocytose multicentrique avait été suspectée devant l’association des lésions cutanées à des arthralgies et à un syndrome tumoral. Mais l’infiltrat dermique n’était pas compatible avec ce diagnostic. Les arthralgies et l’infiltrat dermique histiocytaire interstitiel avaient aussi fait évoquer une dermatite interstitielle granulomateuse, non retenue devant l’absence de granulome autour de fibres de collagène isolées et le caractère diffus et homogène de l’infiltrat. L’aspect annulaire des lésions est souvent absent dans le GA généralisé (GAG), comme dans notre cas et des arthralgies sont décrites, bien qu’elles puissent s’intégrer dans un syndrome paranéoplasique rhumatologique. Quelques cas de GA, notamment de GAG associés à des cancers ont été décrits. Le cas d’une femme de 52 ans présentant un GA 1 mois avant le diagnostic de cancer du sein a été rapporté, avec guérison du GA 1 mois après la mastectomie et récidive du GA contemporaine de l’évolution métastatique. Le délai court entre le début des signes cutanés et le diagnostic de cancer et la régression totale des signes cutanés sous chimiothérapie sont en faveur du caractère paranéoplasique de ce GAG, une résolution spontanée dans le GAG étant rarement observée.
Conclusion |
Nous rapportons un cas original de GAG interstitiel diffus avec arthralgies, très probablement paranéoplasique d’un cancer mammaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer du sein, Granulome annulaire interstitiel, Dermatose paranéoplasique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.345. |
Vol 145 - N° 12S
P. S228-S229 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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