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Étude rétrospective décrivant le profil de consommation tabagique des patients fumeurs atteints d’hidradénite suppurée - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.338 
F. Deilhes 1, , R.M. Rouquet 2, B. Chaput 3, M. Masson Regnault 1, Y. Gall 1, C. Aquilina 1, C. Paul 1, M.P. Konstantinou 1
1 Dermatologie 
2 Pneumologie, CHU Larrey 
3 Chirurgie plastique, CHU Rangueil, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Entre 80 et 90 % des patients atteints d’hidradénite suppurée (HS) sont des fumeurs. Le tabac est considéré comme un facteur de risque pour l’HS et ainsi son sevrage influencerait favorablement son histoire naturelle. Notre étude évalue pour la première fois les caractéristiques de la consommation et de la dépendance tabagiques et l’effet du conseil tabacologique sur le sevrage dans cette population.

Matériel et méthodes

Étude monocentrique rétrospective entre février 2016 et mars 2018. Un conseil actif sur le sevrage tabagique a été systématiquement donné par le dermatologue à tous les fumeurs atteints d’HS et une consultation tabacologique a été proposée en soins courants dans notre service. Des données étaient recueillies à partir d’un questionnaire standardisé évaluant le niveau de dépendance physique (test de Fagerstrom), psychique (test de Horn), de motivation au sevrage (test de QMAT et de Richmond), d’anxiété et de dépression (échelle de Beck, HAD score) et de retentissement sur la qualité de vie (DLQI). Un suivi téléphonique a été réalisé pour évaluer l’efficacité de cette intervention.

Résultats

Cinquante et un patients fumeurs, atteints d’HS étaient inclus. Soixante-neuf pour cent étaient classés Hurley II. L’âge de début de consommation tabagique précédait les premiers symptômes d’HS de 5 ans en moyenne. La dépendance physique était nulle pour 24 % et faible à modérée pour 56 % des patients. La dépendance psychique identifiait une consommation en lien avec l’anxiété et un besoin de réassurance. La motivation au sevrage était faible pour 74 % des patients (Richmond), insuffisante pour 56 % (QMAT). Selon le score HAD, 36 % et 64 % des patients avaient une symptomatologie dépressive et/ou anxieuse respectivement. Une conduite poly-addictive était retrouvée (37 % consommation cannabis, et 61 % consommation régulière d’alcool dont 10 % usage à risque, 29 % usage nocif). Le retentissement de l’HS sur la qualité de vie était important (DLQI moyen 12). Lors du suivi téléphonique (délai moyen de 1 an), 13 (30 %) patients rapportaient un sevrage complet (93 % avaient vu le tabacologue). Seize patients notaient une réduction de la consommation journalière tabagique (Δ cig/jr=3) (Annexe A).

Conclusion

Les patients fumeurs atteints d’HS sont majoritairement des grands pré-contemplateurs ; ne considérant pas avoir de problème avec le tabac, ils n’ont donc pas l’intention de changer leur comportement (6 stades de changements). Les comorbidités, la poly addiction et la symptomatologie anxio-dépressive qui est souvent masquée par le tabac peuvent expliquer ces résultats. Une intervention active (conseil médical, consultation tabacologique) apporte des résultats encourageants pour une partie des patients. L’éducation thérapeutique et l’implémentation d’un programme d’aide au sevrage tabagique personnalisé sembleraient pertinentes pour optimiser la prise en charge de cette population fragile.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Hidradénite suppurée, Sevrage tabagique, Tabac


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.338.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

P. S225 - décembre 2018 Retour au numéro
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