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Deux cas de prurigo nodulaire de Hyde réfractaire ayant répondu favorablement à la psychanalyse - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.324 
Y. Slimani 1, , F.-Z. El Fatoiki 1, E.M. Lammissi 2, F. Hali 1, S. Belgnaoui 2, S. Chiheb 1
1 Service de dermatologie-vénérologie, CHU Ibn Rochd, faculté de médecine et de pharmacie, université Hassan 2, Casablanca 
2 Filière de psychologie, faculté des lettres et des sciences humaines, Mohammedia, Maroc 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le prurigo nodulaire de Hyde (PN) est une dermatose inflammatoire prurigineuse idiopathique, réfractaire au traitement. Une comorbidité psychiatrique est souvent trouvée chez les patients.

Nous rapportons 2 cas de PN réfractaire ayant répondu favorablement à l’entretien clinique psychanalytique.

Matériel et méthodes

L’objectif du travail était d’explorer la possibilité de réduire l’intensité du PN par la résolution de conflits psychiques. Après consentement éclairé, les patients ont bénéficié de séances hebdomadaires d’entretien clinique semi-directif, durant 45minutes. À l’issue de chaque séance, ils répondaient au questionnaire de qualité de vie en dermatologie (DLQI) et bénéficiaient d’un examen dermatologique et général. Au début des séances, les patients ne prenaient aucun traitement.

Observations

Observation 1 : un patient de 57 ans, diabétique au stade de cécité bilatérale, rapportait depuis 3 ans une histoire de lésions papulonodulaires très prurigineuses. L’examen clinique trouvait des lésions papulonodulaires excoriées, ulcérées par endroits, siégeant à la face d’extension des membres, aux épaules et aux fesses. Le DLQI initial était calculé à 10. Durant les séances d’entretien, le patient a verbalisé des émotions concernant l’autorité du père, la stigmatisation subie de la part de sa famille concernant sa physionomie, ainsi qu’un sentiment récurrent d’abandon. Après 8 séances, l’évolution a été marquée par la résolution du prurit et l’absence d’apparition de nouvelles lésions, avec un DLQI calculé à 3 (Annexe A).

Observation 2 : un enfant de 11 ans présentait depuis 4 ans des lésions papulonodulaires prurigineuses de la partie haute du tronc, de la face d’extension des membres et du bas du dos. Le DLQI initial était calculé à 24 (Annexe A).

Dès la 1re séance, l’enfant a fait part d’une sensation d’abandon de la part de sa mère en faveur de son petit frère ainsi que de pensées suicidaires qu’il avait eues dans le passé. Après 8 séances, le prurit avait disparu et les lésions de PN avaient régressé avec un DLQI calculé à 4.

Discussion

Durant les entretiens, nos patients verbalisent des traumatismes affectifs ainsi qu’une souffrance psychique de l’enfance et de la vie adulte. Chez eux, nous pouvons établir un lien entre troubles psychiques et dermatose prurigineuse par l’intermédiaire du processus de somatisation. Un objet contenant, auquel le bébé puisse s’identifier afin de se sentir suffisamment contenu dans sa peau, est nécessaire. Nos patients semblent mal contenus dans leur peau. L’irritation chronique pourrait renforcer le rôle de la peau en tant que limite du corps, et par conséquent, la personnalité elle-même.

Conclusion

Les séances d’entretien ont permis d’écouter les patients, de les décharger par la parole et de contenir leurs angoisses. Ce qui soigne c’est l’expérience selon laquelle la vie émotionnelle troublée et douloureuse trouve un espace dans lequel elle puisse être reçue et contenue.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Prurigo nodulaire, Psychanalyse


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.324.


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Vol 145 - N° 12S

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