Le profil épidémio-clinique du pityriasis versicolor du nourrisson - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
Le pityriasis versicolor (PV) est une épidermomycose rare chez l’enfant, encore plus exceptionnelle chez le nourrisson, en raison de l’inactivité des glandes sébacées à cet âge. L’objectif est d’étudier les particularités épidémio-cliniques, évolutives et thérapeutiques du PV chez le nourrisson.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective durant une période de 20 ans (janvier 1998–mars 2018) incluant tous les nourrissons âgés de moins de 2 ans ayant un aspect clinique évocateur de PV et un scotch-test cutané positif.
Résultats |
Durant la période d’étude, 410 patients ayant un PV étaient des enfants. Parmi eux, 14 nourrissons étaient colligés, soit 3,4 % des enfants, répartis en 8 garçons et 6 filles (sex-ratio H/F : 1,33). L’incidence annuelle était de 0,7 cas. L’âge variait entre 2 mois et 2 ans avec une moyenne de 1,12 ans, et un pic de fréquence entre 9 mois et 2 ans (64,2 %). Un antécédent de folliculite était trouvé dans un cas, et une histoire de PV chez la mère dans un autre cas. Une prématurité était notée dans un cas. Onze de ces nourrissons (78,5 %) avaient consulté pendant la saison chaude entre avril et octobre. Les lésions étaient hypochromiques dans 12 cas (85,7 %) et achromiques dans 2 cas (14,2 %). Le PV siégeait essentiellement au niveau du visage dans 7 cas (50 %), le tronc dans 6 cas (42,8 %) suivi par le dos dans 4 cas (28,5 %) et le cou dans 2 cas (14,2 %). Au niveau du visage, la localisation la plus fréquente était le front dans 3 cas (21,4 %). Cinq nourrissons (35,7 %) avaient présenté des lésions au niveau de deux zones du corps. Aucun nourrisson n’avait de lésions étendues (atteinte de plus que deux zones). Tous les patients étaient traités par un antifongique local (éconazole dans 6 cas [42,8 %], kétoconazole dans 7 cas [50 %], terbinafine dans un cas [7,1 %], avec une guérison dans 12 cas [85,7 %] et une récidive dans 2 cas [14,2 %]). Aucun nourrisson n’a nécessité le recours à un traitement systémique (Annexe A).
Discussion |
Le profil épidémio-clinique du PV chez le nourrisson est rarement décrit. Nous rapportons à notre connaissance la plus large série. Outre le facteur climatique, l’hypersudation et l’histoire familiale de PV sont des facteurs prédisposants. Conformément à la littérature, nous avons noté une prédominance des formes hypochromiques et achromiques siégeant essentiellement au niveau du visage. Une légère prédominance masculine était également notée dans notre série. Le scotch-test est un moyen diagnostique spécifique du PV montrant la présence des levures. Le traitement comporte la suppression des facteurs favorisants associée aux antifongiques locaux jusqu’à la guérison clinique et mycologique.
Conclusion |
Le PV ne semble pas épargner les nourrissons. Le diagnostic doit être évoqué devant toute lésion hypochromique du visage.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Nourrisson, Pityriasis versicolor
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.271. |
Vol 145 - N° 12S
P. S191 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?