Syndrome de Grzybowski associé à la présence d’HPV 39 : efficacité de l’acitrétine - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
Les kératoacanthomes (KA) sont des tumeurs cutanées issues des follicules pileux. L’aspect cratériforme, la régression spontanée et la prédominance masculine sont typiques. Le KA solitaire est plus fréquent mais il existe de rares cas de KA multiples familiaux (type Ferguson–Smith), génétiquement prédisposés (xeroderma pigmentosum, syndrome de Muir–Torre) ou sporadiques (type Grzybowski). Le syndrome de Grzybowski (SG), ou syndrome des KA éruptifs généralisés (KAEG), est décrit dans une trentaine de cas. Il se caractérise par l’absence d’histoire familiale, survient après 50 ans sous forme d’éruption généralisée de multiples papules (100–1000) folliculaires (1–2mm), prurigineuses, à centres cratériformes touchant les zones photo-exposées et pouvant s’associer à une atteinte ORL ou un aspect scléreux du visage.
Observation |
Une femme de 82 ans souffrant d’hypertension artérielle présentait brutalement de multiples papules folliculaires millimétriques à centre kératosique grossissant progressivement et se transformant en de volumineux nodules érythémateux à centre cratériforme sur les zones photo-exposées. Il n’y avait ni atteinte muqueuse, ni aspect scléreux du visage, ni dysphonie, dysphagie ou altération de l’état général, mais un prurit féroce. Tomodensitométrie thoraco-abdomino-perlvienne, examen ORL et examens sanguins étaient sans particularité. L’exérèse des trois plus volumineuses lésions (1,5cm) situées sur les jambes, les bras et le thorax montrait un aspect histologique compatible avec un KA. La PCR suivie du séquençage Sanger détectaient le papillomavirus humain (PVH) 39 sur l’une d’elles. La recherche de mutations de gènes impliqués dans la physiopathologie des carcinomes en next generation sequencing est en cours. Les dermocorticoïdes, antihistaminiques et 20 séances de photothérapie avaient été inefficaces mais l’acitrétine (20mg/j puis 30mg/j) permettait une diminution du prurit et des lésions cutanées (Annexe A).
Discussion |
La physiopathologie des KA reste incertaine. Certains facteurs favorisants sont décrits : les radiations, l’immunosuppression, les traumatismes et les traitements par inhibiteurs de BRAF et de la voie Sonic Hedgehog. L’exérèse chirurgicale avec marges de 5mm est la règle pour un KA solitaire tandis qu’elle peut se combiner à l’acitrétine (0,5–1mg/kg) en première ligne pour les KAEG. Le méthotrexate, le 5-FU topique, le cyclophosphamide, l’erlotinib ont été proposés. La présence de PVH 39 n’est pas rapportée à notre connaissance dans le SG. Le rôle favorisant de cet α-papillomavirus potentiellement oncogène et rarement retrouvé en peau saine, dans la survenue des KA, est à étudier.
Conclusion |
Nous rapportons un cas exceptionnel de syndrome de Grzybowski associé à la présence lésionnelle de PVH 39 et sensible à l’acitrétine. La physiopathologie de ce syndrome reste méconnue. La recherche de mutations de gènes impliqués dans l’oncogenèse des carcinomes permettra peut-être de mieux comprendre le développement de ces KA.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acitrétine, Grzybowski, Kératoacanthomes multiples, Papillomavirus humain
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.244. |
Vol 145 - N° 12S
P. S177-S178 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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