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Anaphylaxie de contact à une teinture capillaire révélant une allergie croisée aux curares : premier cas décrit - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.193 
P. Pralong 1, , M. Pernollet 2, T.-L. Nkashama 3, N. Schneider 4, M.-T. Leccia 1
1 Clinique universitaire de dermatologie, allergologie et photobiologie 
2 Institut de biologie et de pathologie, laboratoire d’immunologie 
3 Anesthésie réanimation, CHU de Grenoble 
4 Cabinet d’allergologie, Meylan, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les allergies de contact aux teintures capillaires sont le plus souvent des réactions d’eczéma de contact avec comme allergène principal la paraphenylenediamine. Les allergies immédiates de type urticaire ou anaphylaxie sont plus rares et peu documentées. Nous décrivons un cas exceptionnel d’anaphylaxie de contact à une teinture capillaire, par sensibilisation au polyquaternium (PQ) 22, ayant permis de mettre en évidence une allergie croisée aux curares.

Observations

Une femme de 46 ans, sans antécédent, était vue en consultation après avoir présenté trois épisodes d’urticaire de contact avec œdème du visage dans les minutes suivant la réalisation de teintures capillaires. Les deux derniers épisodes s’accompagnaient de signes d’anaphylaxie : dyspnée, douleurs abdominales. L’une des colorations utilisées était la perfect mousse de Schwartzkopf couleur noisette. Les prick-tests étaient positifs pour le colorant perfect mousse et négatifs pour l’oxydant. Des prick-tests aux différents composants de la coloration étaient réalisés après recueil d’échantillons auprès du laboratoire Schwartzkopf. Seul l’un d’entre eux, le PQ22, était positif en prick-test. Au vu de l’existence de groupements ammonium quaternaire (AQ) dans la formulation des PQ, les IgE spécifiques AQ, suxaméthonium et pholcodine était dosées et trouvées présentes aux taux respectifs de 23,5, 5,49 et 21,3kUA/L. Les tests cutanés confirmaient la sensibilisation aux curares (suxaméthonium), à la pholcodine et à la morphine. La patiente ne rapportait pas de prise de sirop antitussif, ni d’anesthésie générale récente pouvant expliquer ces sensibilisations. La possibilité d’une sensibilisation par le PQ 22 était évoquée. Afin de prouver cette hypothèse, un test d’inhibition des IgE spécifiques AQ, pholcodine et suxaméthonium par le PQ 22 était réalisé. Celui-ci était positif, avec une inhibition nette constatée pour des dilutions de PQ 22 10 % inférieures à 20 (Annexe A).

Discussion

Les allergies aux curares sont la première cause d’anaphylaxie peropératoire. Plus de 75 % des cas d’anaphylaxie ont lieu à la première exposition, témoignant d’une sensibilisation environnementale. L’exposition à la pholcodine est la première cause connue de sensibilisation via les sirops antitussifs. L’exposition à des cosmétiques contenant des AQ est une autre cause décrite, mais mal documentée. Une étude française de 2013 trouve une sensibilisation aux curares 4,6 fois plus fréquente chez les coiffeurs, avec comme voie de sensibilisation suspectée l’exposition au chlorure de benzalkonium ou au PQ 10. Notre observation donne la preuve d’une sensibilisation possible aux curares via les teintures capillaires, par le biais d’un épitope commun PQ 22/curares. Les PQ étant largement utilisés dans les cosmétiques pour leurs fonctions hydratantes et fixatrices, ce risque doit être connu.

Conclusion

Ce cas souligne le rôle du dermato-allergologue dans la prévention des anaphylaxies peropératoires.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anaphylaxie, Curares, Polyquaternium 22, Teinture capillaire


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.193.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

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