Intérêt de l’aprémilast dans le traitement de l’épidermolyse bulleuse simple généralisée sévère - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
L’épidermolyse bulleuse simple généralisée sévère (EBS-gen-sev) est une génodermatose rare causée par une mutation du gène KRT5 ou 14. La physiopathologie est habituellement considérée comme mécanique, secondaire à la fragilité cutanéo-muqueuse induite par l’atteinte d’une kératine de l’épiderme basal. Dans une étude clinicobiologique précédente, nous avions montré l’implication de l’inflammation médiée par la voie TH17 dans la physiopathologie de l’EBS-gen-sev. Nous rapportons les effets thérapeutiques de la modulation de cette voie par l’aprémilast, petite molécule inhibant spécifiquement la phosphodiestérase-E4 et diminuant notamment ainsi l’activation Th1/Th17 et la production de CXCL10 par les kératinocytes.
Observations |
Nous avons proposé à 3 patientes adultes atteintes d’EBS-gen-sev par mutation de KRT5, âgées de 33 à 55 ans un traitement par aprémilast. Les 2 premières patientes étaient mère et fille. Avant le traitement, toutes avaient en permanence, entre 4 et 5 zones bulleuses typiques, arciformes et croûteuses, malgré les mesures de protection habituelles. Le traitement a été débuté suivant le schéma utilisé dans le psoriasis avec augmentation progressive des doses de 10mg/j à 30mg deux fois par jour. Après 10, 15 et 30jours respectivement, une très nette diminution des bulles était notée chez toutes les patientes, et ce même en période estivale. Les patientes rapportaient avoir pu reprendre des loisirs créatifs et augmenter considérablement leur périmètre de marche. Il n’y a pas eu d’action sur la kératodermie palmo-plantaire. Sur le plan de la tolérance, les 3 patientes ont eu initialement des douleurs abdominales avec diarrhée qui ont ensuite régressé. La patiente 3 a stoppé le traitement au bout de 7 mois pour cause de nausées persistantes avec réapparition quasi immédiate des lésions cutanées. Aucune récidive n’était notée sous traitement après près 12 mois de suivi pour les 2 autres patientes.
Discussion |
Plusieurs études, dont la nôtre, suggèrent une forte implication de mécanismes inflammatoire dans la physiopathologie de l’EBS-gen-sev. La voie TH17 a déjà été impliquée dans de nombreuses autres pathologies inflammatoires ou génétiques impliquant les kératinocytes telles que le psoriasis, les ichtyoses génétiques ou encore la maladie de Hailey Hailey, avec des succès thérapeutiques dans certaines de ces indications. Nos résultats sont encourageants bien que limités par leur caractère très préliminaire, le faible nombre de patients, le caractère ouvert de notre étude et l’absence d’évaluation standardisée de la sévérité des lésions.
Conclusion |
L’aprémilast apparaît comme une thérapeutique possible dans les EBS-gen-sev.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Aprémilast, Épidermolyse bulleuse, Kératine, Th17
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.151. |
Vol 145 - N° 12S
P. S131-S132 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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