Nouvelles perspectives de recherche pour le traitement du prurit de la gale : rôle des médiateurs non histaminergiques - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
Le prurit, souvent intolérable et insomniant, est un des symptômes les plus fréquents de la gale. Il peut être familial et est alors une aide précieuse au diagnostic. Il peut aussi persister plusieurs semaines après le traitement et être responsable de complications notamment infectieuses secondaires au grattage. Son impact sur la qualité de vie est important : perte du sommeil, troubles de la concentration, absentéisme scolaire ou au travail, voire décompensation de pathologie psychiatrique. Bien que très souvent prescrits, les antihistaminiques anti-H1 semblent peu efficaces en dehors de leur utilité sédative.
De façon générale, la symptomatologie prurigineuse est considérée comme liée à une libération de médiateurs stimulant des récepteurs spécifiques au niveau des fibres sensorielles épidermiques. Ce mécanisme n’a jamais été exploré de façon spécifique dans la gale.
Matériel et méthodes |
Les niveaux d’expression de médiateurs du prurit : histamine, TRPV1, TRPA1 (transient receptor potential vanilloid 1 and ankyrin 1), tryptase, PAR-2 (protease-activated receptor 2) et b-tubuline étaient mesurés dans des biopsies cutanées provenant de patients humains infestés par la gale (n=6) ; de témoins sains (n=4) et du modèle expérimental porcin (n=3). Une analyse immunohistochimique était réalisée. Les niveaux d’expression des médiateurs étaient mesurés par l’intensité de la fluorescence dans l’épiderme. L’analyse des lames était faite en aveugle. Un t-test était utilisé pour l’analyse statistique. L’étude était acceptée par les comités d’éthique américain et français.
Résultats |
Les taux de PAR2, TRPA1 et TRPV1 étaient statistiquement plus élevés dans l’épiderme des tissus infestés par la gale, humains (p=0,01 ; 0,027 ; 0,002) et porcins (p=0,001 ; <0,0001 ; 0,031) par rapport aux témoins. Les taux de tryptase étaient 2 fois plus élevés dans la jonction dermo-épidermique de la peau infestée chez l’homme (p=0,043) et le porc (p=0,021). La densité des fibres nerveuses épidermiques était augmentée dans le tissu humain infesté par la gale (p=0,037), mais pas dans la peau du modèle porc (p=0,59). Les taux d’histamine étaient plus bas entre la peau infestée et la peau saine (p=0,003) et similaires dans la peau du modèle porc (Annexe A).
Discussion |
L’expression de la tryptase, de son récepteur PAR-2 et des canaux ioniques TRPA1 et TRPV1 était élevée dans les tissus infestés par la gale alors que l’histamine n’était pas augmentée. Ces résultats suggèrent que le prurit associé à l’infestation par la gale est induit par une voie indépendante de l’histamine. Des études similaires ont pu montrer que cette voie était aussi impliquée dans le prurit de la dermatite atopique.
Conclusion |
Ces médiateurs non histaminergiques pourraient servir de cibles antiprurigineuses, offrant de nouvelles perspectives de recherche pour le traitement du prurit de la gale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Gale, Histamine, PAR-2, Prurit
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.117. |
Vol 145 - N° 12S
P. S112-S113 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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