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L’alexithymie est réversible sous traitement dans le psoriasis modéré à sévère : une étude prospective multicentrique - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.109 
F. Sampogna 1, L. Puig 2, P. Spuls 3, G. Girolomoni 4, M. Radke 5, B. Kirby 6, P. Bergmans 7, P. Smirnov 8, J. Rundle 9, A. Castiglia 10, F. Lavie 11, C. Paul 12,
1 Clinical Epidemiology Unit, Dermatological Hospital IDI-IRCCS FLMM, Rome, Italie 
2 Dermatologie, Universitat autonoma de Barcelona, Espagne 
3 Department of Dermatology, University of Amsterdam, Pays-Bas 
4 Dermatology, University of Verona, Italie 
5 Dermatology, UniversitätKlinikum Hamburg Eppendorf, Allemagne 
6 Dermatology, Saint Vincent University Hospital, Dublin, Irlande 
7 Biostatistics, Janssen-Cilag BV, Breda, Pays-Bas 
8 Medical Department, Janssen Pharmaceutica NV, Moscou, La Russie 
9 Medical department, Janssen-Cilag Ltd, High Wycombe, Royaume-Uni 
10 Medical Department, Janssen Cilag SpA Cologno Monzese, Milan, Italie 
11 Medical department, Janssen Cilag, Paris, France 
12 Dermatologie, université et CHU, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’alexithymie définit la difficulté à identifier et à exprimer ses émotions et à percevoir celles des autres. Elle est associée à l’isolement affectif et à des problèmes dans les relations sociales. L’alexithymie est fréquente dans le psoriasis, particulièrement chez les patients ayant un fardeau élevé de la maladie.

Patients et méthodes

Il s’agissait d’une étude prospective multicentrique évaluant la prévalence de l’alexithymie et l’impact psychologique de la maladie chez des patients ayant un psoriasis depuis moins de 10 ans. Les patients avaient un psoriasis modéré à sévère et étaient éligibles pour recevoir un premier traitement systémique du psoriasis. L’alexithymie était évaluée par l’échelle d’alexithymie de Toronto (TAS-20) à l’inclusion, à 6 mois et à 1 an. La sévérité et le retentissement du psoriasis étaient évalués par le PASI, le DLQI, l’échelle d’anxiété et de dépression hospitalière. La dépendance à l’alcool était estimée par le questionnaire AUDIT.

Résultats

Au total 670 patients ont été inclus parmi lesquels 467 patients ont participé à la visite de 1 an. Une diminution significative de la prévalence de l’alexithymie a été observée à 1 an par rapport à l’inclusion (18,8 % versus 24,8 %). Plus de la moitié des patients alexithymiques à l’inclusion (n=77, 53,8 %) ne l’étaient plus à 1 an. La réversibilité de l’alexithymie était plus importante chez les patients ayant obtenu un niveau de contrôle élevé du psoriasis défini par l’obtention d’un PASI75 ou d’un PASI90. Les patients devenus non alexithymiques ont eu une amélioration importante de la qualité de vie, de l’anxiété et de la dépression. La dépendance à l’alcool, très prévalente chez les patients alexithymiques, a été divisée par 3 à 1 an chez les patients qui sont devenus non alexithymiques.

Discussion

L’alexitymie et le fardeau important du psoriasis qui y est associé peuvent être réversibles sous traitement. Il est possible, comme suggéré par les études en imagerie fonctionnelle cérébrale, que les patients atteints de psoriasis régulent de manière négative leurs capacités à percevoir les émotions. Il s’agirait d’un mécanisme de défense contre les réactions de stigmatisation et de dégoût exprimées par l’entourage.

Conclusion

Il s’agit de la première étude montrant la réversibilité de l’alexithymie au cours du psoriasis et son lien étroit avec le niveau de contrôle de la maladie. La reconnaissance de l’alexithymie est importante pour adapter l’attitude du médecin et ne pas méconnaître la souffrance du patient.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Alexithymie, Anxiété, Dépression, Psoriasis


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