Prévalence et déterminants de la somnolence diurne au Cameroun : analyse des données de 8371 sujets - 29/12/18
Résumé |
Introduction |
La prévalence de la somnolence diurne excessive (SDE) varie selon les régions. Elle est fréquente dans les quelques rares études réalisées en Afrique-subsaharienne. Le but de notre étude était de déterminer la prévalence et les facteurs associés à la SDE dans un pays d’Afrique centrale.
Méthodes |
Les données de trois enquêtes transversales communautaires réalisées de 2015 à 2018 dans deux zones urbaines et deux zones rurales camerounaises ont été analysées. Les sujets âgés d’au moins 19 ans ont été inclus grâce à un échantillonnage stratifié à 3 degrés dans les zones sélectionnées. L’échelle d’EPWORTH a été utilisée pour la recherche de la SDE. La SDE était défini par un score d’EPWORTH>10. Le haut risque de syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) a été défini par un score de STOP BANG≥3. La régression logistique a été utilisée pour rechercher les déterminants de la SDE.
Résultats |
Des 8371 sujets inclus, 4621 (55,2 %) étaient des femmes et leur âge médian (intervalle interquartile) était de 39 (27–54) ans. L’hypertension artérielle, le haut risque de SAHOS, l’obésité et le diabète étaient retrouvés respectivement chez 28,8 %, 17,9 %, 4,5 %, 2,1 % des sujets. Sept pour cent des participants étaient des fumeurs actifs, 6,5 % des ex-fumeurs et 19,4 % étaient des consommateurs réguliers d’alcool. La prévalence (intervalle de confiance à 95 %) de SDE était de 8,9 % (8,3–9,5) %. Après analyse multivariée, les facteurs associés indépendants [odds ratio (intervalle de confiance à 95 %)] de la SDE étaient l’ethnie bantou [4,07 (1,63–10,15)], p=0,003 ; l’ethnie semi-bantou [3,83 (1,55–9,44)], p=0,003 ; l’ethnie soudanaise [3,32 (1,32–8,36)], p=0,011 ; l’obésité sévère [2,29 (1,17–4,48)], p=0,015 ; l’obésité modérée [2,74 (1,50–5,00)], p=0,001 ; l’obésité légère [2,17 (1,23–3,83)], p=0,007 et le haut risque de SAHOS [2,21 (1,80–2,72)], p<0,001. La non-alphabétisation [0,59 (0,45–0,77), p<0,001 était le seul facteur protecteur de la SDE.
Conclusion |
La SDE est fréquente au Cameroun. La SDE devrait être recherchée chez les sujets ayant les déterminants retrouvés dans cette étude.
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Vol 36 - N° S
P. A160 - janvier 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.