Étude comparative de deux cohortes d’enfants maghrébins atteints de mucoviscidose. — Patients demeurant en France suivis à Lyon. — Patients de l’Ouest algérien suivis à Oran - 29/12/18

Résumé |
Introduction |
La prise en charge de la mucoviscidose est en train de s’organiser en Algérie. L’objectif de notre travail est de comparer l’état de santé de patients d’origine maghrébine suivis dans les centres d’Oran et de Lyon, de façon à identifier les facteurs susceptibles d’améliorer leur prise en charge.
Méthodes |
Soixante-neuf enfants atteints de mucoviscidose d’origine maghrébine (deux parents maghrébins), âgés moins de 18 ans et suivis dans les 2 centres de 1999 à 2017 ont été inclus. Quarante-sept pour la cohorte d’Oran et 25 pour la cohorte de Lyon. Les données démographiques, de mortalité, de morbidité et de prise en charge thérapeutique ont été comparées.
Résultats |
Dans la cohorte algérienne, l’âge moyen des patients était de 5,9 ans (0,4–17,1). L’âge du diagnostic était de 2,1 ans en moyen. Les patients présentaient d’emblée des formes cliniques plus graves avec un état de dénutrition plus important (57 %), une atteinte respiratoire avancée, des signes cliniques d’insuffisance respiratoire chronique (23 %), une altération plus marquée de la fonction respiratoire (VEMS moyen à 64 %) et des signes évidents d’insuffisance pancréatique exocrine (95 %). La colonisation par Pseudomonas aeruginosa était chronique chez 17 % des patients, intermittente chez 36 %. Le taux de mortalité était très élevé (29 %) à un âge moyen de 5,5 ans (de 5 mois à 17,5 ans). Dans la cohorte lyonnaise, l’âge moyen des patients était de 10,2 ans ; 98 % avaient bénéficié d’un diagnostic précoce grâce au dépistage néonatal. Les problèmes nutritionnels et digestifs sévères étaient moins fréquents chez ces patients (respectivement XX % et YY %). La colonisation par P. aeruginosa était chronique chez 20 % des patients, intermittente chez 60 %. Le VEMS moyen était de 87 %. Un seul patient était décédé à l’âge de 9 ans d’insuffisance respiratoire, en attente d’une transplantation pulmonaire.
Conclusion |
Le diagnostic, la prise en charge et l’organisation de soins de la mucoviscidose en France et en Algérie expliquent les différences observées entre les deux cohortes. La poursuite de la formation médicale, la facilité à l’accès au test de la sueur, la réunion des principaux acteurs de la mucoviscidose en Algérie autour d’un projet national sont nécessaires pour améliorer la prise en charge des patients et alerter les autorités administratives sur les réalités de la maladie afin d’adapter la politique sanitaire dans le domaine.
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Vol 36 - N° S
P. A146 - janvier 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.