Fibrose pulmonaire dans un contexte de téloméropathie avec mutation TERC - 29/12/18
Résumé |
Introduction |
Des mutations hétérozygotes du gène codant pour le composant ARN de la télomérase (TERC) sont retrouvées dans 3 % des fibroses pulmonaires familiales et sont encore plus rares dans les fibroses pulmonaires idiopathiques sporadiques.
Méthodes |
Nous rapportons le cas d’un patient (pt) âgé de 32 ans, admis en pneumologie pour pneumopathie interstitielle diffuse (PID) chronique fibrosante au stade d’insuffisance respiratoire. Hémopathie chez le père et la sœur. Quatre ans auparavant, apparition de toux sèche, dyspnée d’effort d’aggravation progressive avec détérioration plus rapide durant la dernière année écoulée. À l’admission : dyspnée MMRC4, hippocratisme digital, râles crépitants aux 2 champs pulmonaires, canitie précoce. TDM thoracique : aspects de pneumopathie interstitielle commune aux bases et de fibro-élastose pleuroparenchymateuse aux sommets. NFS : thrombopénie, leucopénie. Biopsie médullaire : hypoplasie médullaire. Mutation somatique V617F de JAK2(+). Anticorps anti-Pm-SCL75(+), anti-SRP(+), anti-PL12(+), anti-cardiolipine(+), anti-BPI(+). Échodoppler hépatique : syndrome d’hypertension portale. NGS téloméropathie : mutation constitutionnelle hétérozygote de TERC. Pt traité par Danazol. Il a interrompu son traitement après 1 mois à cause de tachycardie mal tolérée. L’évolution était péjorative avec décès après 3 mois.
Résultats |
Les aspects scanographiques et les manifestations extra-pulmonaires de ce pt témoignent du polymorphisme radio-clinique qui caractérise les téloméropathies. Afin d’éviter le retard diagnostique qui a été observé chez ce pt, une analyse génétique devrait être proposée dans des situations spécifiques incluant l’association d’une PID à une histoire personnelle ou familiale évocatrice de téloméropathie. L’évolution péjorative de ce pt concorde avec les données de la littérature. En effet, la survie chez les pts porteurs de mutations du complexe télomérase semble plus courte avec un déclin de la capacité vitale forcée plus important. Des données prospectives et rétrospectives récentes sont en faveur d’un bénéfice du Danazol sur les atteintes pulmonaire et hématologique ; chez notre pt la courte durée de prise du médicament ne nous permet pas d’évaluer la réponse thérapeutique.
Conclusion |
Les PID dans un contexte évocateur de téloméropathies soulèvent de nombreux problèmes spécifiques, notamment en ce qui concerne le diagnostic génétique, les options thérapeutiques (antifibrotiques, Danazol, greffes pulmonaires ou médullaires) et le conseil génétique, ce qui rend primordial une prise en charge multidisciplinaire.
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Vol 36 - N° S
P. A140 - janvier 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.