Définitions, épidémiologie et facteurs de risque des lésions périnéales du 3e et 4e degrés. RPC Prévention et protection périnéale en obstétrique CNGOF - 17/12/18
Definition, epidemiology and risk factors of obstetric anal sphincter injuries: CNGOF Perineal Prevention and Protection in Obstetrics Guidelines
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Résumé |
Objectif |
L’objectif de cette revue de la littérature était de s’accorder sur une définition des lésions obstétricales du sphincter anal (LOSA), d’en déterminer la prévalence et les facteurs de risque.
Méthodologie |
Revue exhaustive de la littérature concernant les lésions obstétricales du sphincter anal (LOSA), établissement de niveaux de preuve (NP) et de grades de recommandation selon la méthodologie des recommandations pour la pratique clinique.
Résultats |
Pour classer les déchirures périnéales obstétricales, nous avons utilisé la classification de l’OMS-RCOG en 4 degrés de gravité. Pour désigner les déchirures obstétricales du sphincter de l’anus, nous avons utilisé l’acronyme LOSA (lésions obstétricales du sphincter de l’anus) plutôt que les termes de « périnée complet » ou de « périnée complet compliqué ». Les LOSA avec une atteinte isolée du sphincter anal externe (3a et 3b) semblent avoir un meilleur pronostic fonctionnel que les LOSA avec atteinte du sphincter anal interne ou de la muqueuse rectale (3c et 4) (NP3). La prévalence des femmes présentant des symptômes ano-rectaux augmente avec la sévérité des LOSA (NP3). À long terme, 35 à 60 % des femmes ayant eu une LOSA présentent une incontinence anale ou fécale (NP3). La prévalence des LOSA toutes populations confondues est comprise entre 0,25 à 6 %. La prévalence des LOSA chez les primipares est comprise entre 1,4 et 16 % ; elle est plus importante que chez les multipares (0,4 à 2,7 %). En cas d’antécédent de LOSA, la prévalence des récidives varie entre 5,1 et 10,7 % à l’accouchement suivant. La formation et la sensibilisation des praticiens de la naissance au diagnostic de LOSA améliore la détection des LOSA en salle de naissance (NP2). L’expérience professionnelle est associée à une meilleure détection des LOSA (NP3). La formation continue des professionnels de la naissance au diagnostic et à la réparation des LOSA doit être encouragée (Grade C). En cas de déchirure périnéale de grade 2, l’utilisation de l’échographie en salle de travail améliore le diagnostic des LOSA (NP2). Cette aide diagnostique diminue la prévalence des symptômes d’incontinence anale sévère à 1 an (NP2). Le diagnostic de LOSA est amélioré par l’utilisation de l’échographie endo-anale dans le post-partum (72h–6 semaines) (NP2). Les principaux facteurs associés à la survenue de LOSA sont : la nulliparité et l’accouchement instrumental ; les autres sont l’âge maternel élevé, l’antécédent de LOSA, la macrosomie, l’épisiotomie médiane, la présentation céphalique en variété postérieure, et un travail long (NP2). La présence d’une lésion péri-anale (fissure péri-anale, fistule ano-rectale ou recto-vaginale) est associée à une augmentation du risque de déchirure du 4e degré (NP3). La maladie de Crohn sans atteinte péri-anale n’est pas associée à un sur-risque de LOSA (NP3). Un antécédent de mutilation sexuelle (tous types confondus) n’est pas associé à un sur-risque de LOSA. En cas de mutilation sexuelle de type III, une désinfibulation avant l’accouchement est associée à une diminution du risque de LOSA (NP3) ; dans cette situation, une désinfibulation est recommandée avant l’accouchement (Grade C).
Conclusion |
Il est nécessaire d’utiliser une définition consensuelle des LOSA afin d’améliorer leur dépistage et leur prise en charge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objectives |
The aim of this review was to agree on a definition of the obstetric anal sphincter injuries (OASIS), to determine the prevalence and risk factors.
Methods |
A comprehensive review of the literature on the obstetric anal sphincter injuries (OASIS), establishment of levels of evidence (NP), and grades of recommendation according to the methodology of the recommendations for clinical practice.
Results |
To classify obstetric anal sphincter injuries (OASIS), we have used the WHO-RCOG classification, which lists 4 degrees of severity. To designate obstetric anal sphincter injuries, we have used the acronym OASIS, rather than the standard French terms of “complete perineum” and “complicated complete perineum”. OASIS with only isolated involvement of the EAS (3a and 3b) appears to have a better functional prognosis than OASIS affecting the IAS or the anorectal mucosa (3c and 4) (LE3). The prevalence of women with ano-rectal symptoms increases with the severity of the OASIS (LE3). In the long term, 35–60% of women who had an OASIS have anal or fecal incontinence (LE3). The prevalence of an OASI in the general population is between 0.25 to 6%. The prevalence of OASIS in primiparous women is between 1.4 and 16% and thus, should be considered more important than among the multiparous women (0.4 to 2.7%). In women with a history of previous OASIS, the risk of occurrence is higher and varies between 5.1 and 10.7% following childbirth. The priority in this context remains the training of childbirth professionals (midwives and obstetricians) to detect these injuries in the delivery room, immediately after the birth. The training and awareness of these practitioners of OASIS diagnosis improves its detection in the delivery room (LE2). Professional experience is associated with better detection of OASIS (LE3) (4). Continuing professional education of obstetrics professionals in the diagnosis and repair of OASIS must be encouraged (Grade C). In the case of second-degree perineal tear, the use of ultrasound in the delivery room improves the diagnosis of OASIS (LE2). Ultrasound decreases the prevalence of symptoms of severe anal incontinence at 1 year (LE2). The diagnosis of OASIS is improved by the use of endo-anal ultrasonography in post-partum (72h–6weeks) (LE2). The principal factors associated with OASIS are nulliparity and instrumental (vaginal operative) delivery; the others are advanced maternal age, history of OASIS, macrosomia, midline episiotomy, posterior cephalic positions, and long labour (LE2). The presence of a perianal lesion (perianal fissure, or anorectal or rectovaginal fistula) is associated with an increased risk of 4th degree lacerations (LE3). Crohn's disease without perianal involvement is not associated with an excess risk of OASIS (LE3). For women with type III genital mutilation, deinfibulation before delivery is associated with a reduction in the risk of OASIS (LE3); in this situation, deinfibulation is recommended before delivery (grade C).
Conclusion |
It is necessary to use a consensus definition of the OASIS to be able to better detect and treat them.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lésion obstétricale du sphincter anal, Prévalence, Facteur de risque, Mutilation sexuelle, Maladie de Crohn
Keywords : Obstetrical anal sphincter injury, Prevalence, Risk factor, Genital mutilation, Crohn's disease
Plan
Vol 46 - N° 12
P. 913-921 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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