Prévalence, facteurs associés et impact pronostique de la sarcopénie au cours des vascularites nécrosantes : étude prospective de 120 patients - 28/11/18
Groupe Français d’Étude des Vascularites
Résumé |
Introduction |
La sarcopénie, définie par une perte progressive de masse et de force musculaire, a été associée à une évolution défavorable dans de nombreux champs médicaux et chirurgicaux. Cependant, son impact dans les vascularites nécrosantes systémiques (VNS) n’a jamais été étudié. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prévalence, les facteurs de risque associés et l’impact pronostique de la sarcopénie au cours des VNS.
Patients et méthodes |
Les patients ayant une vascularite associée aux ANCA ou une périartérite noueuse pris en charge dans notre service ont été consécutivement inclus dans une étude prospective évaluant des paramètres musculosquelettiques, cardiovasculaires et autres séquelles (cohorte OSTEOVAS). À l’inclusion, l’index de masse musculaire squelettique (IMMS) était évalué par absorptiométrie biphotonique, et la force musculaire de préhension à l’aide d’un dynamomètre manuel. Les patients étaient suivis de manière prospective et la survenue de rechutes, fractures osseuses, évènements cardiovasculaires, évènements indésirables graves (EIG) ont été analysés.
Résultats |
Cent vingt patients ayant une VNS ont été inclus (54 hommes, âge médian de 54,4 ans [EIQ 40,0–67,4], durée médiane d’évolution de la maladie de 54 mois). La médiane de suivi était de 42 mois.
À l’inclusion, une faible force de préhension (moins de 30kg chez les hommes et 20kg chez les femmes) était constatée chez 28 (23 %) patients, alors qu’aucun patient ne présentait d’IMMS abaissé (moins de 7,23kg/m2 chez les hommes et 5,67kg/m2 chez les femmes). À l’inclusion, la force de préhension abaissée était significativement associée à l’âge (p<0,0001), au type de vascularite (plus de granulomatose avec polyangéite et de granulomatose éosinophilique avec polyangéite) (p=0,011), au Vasculitis Damage Index (p=0,01), aux antécédents de chute (p=0,0002), à l’ostéoporose (p=0,036), à un taux bas d’albumine (p=0,003) et de préalbumine (p=0,0007), et à une CRP ascensionnée (p=0,001). La force de préhension abaissée était aussi associée à un score de Framingham élevé (p=0,008), un haut risque fracturaire évalué par le FRAX (p=0,002) et une faible densité minérale osseuse au col fémoral (p=0,0002). Le faible IMMS (inférieur au premier quartile spécifique au sexe) était significativement associé à un faible indice de masse corporelle, au score d’activité de la vascularite élevé, à l’ostéoporose, à un haut score FRAX et à une faible densité minérale osseuse au col fémoral.
À cours du suivi, la faible force de préhension était associée à une plus forte incidence cumulative de fracture [HR 4,25 (1,37–13,2), p=0,012] et aux EIG [HR 2,80 (1,35–5,81), p=0,006], parmi les plus fréquents des décès (n=9), des infections sévères (n=23), une ostéoporose fracturaire (n=7). A contrario, elle ne s’associait pas à un risque accru de rechute ou d’évènements cardiovasculaires.
Conclusion |
Au cours des VNS, la force de préhension est associée au statut nutritionnel et aux comorbidités telles que la maladie osseuse, et semble prédire le risque de fracture et d’EIG au cours du suivi. En revanche, l’intérêt de l’évaluation de l’IMMS dans cette population reste incertain.
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Vol 39 - N° S2
P. A66-A67 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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