Impact de la maladie rénale chronique au cours du lupus érythémateux systémique : Résultats d’une étude épidémiologique nationale - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
On estime qu’environ 50 % des patients atteints de Lupus Erythémateux Systémique (LES) vont développer une atteinte rénale de leur maladie. Notre objectif était d’évaluer l’impact de différents facteurs et en particulier de la maladie rénale chronique (MRC) défini par un DFG<60mL/min/1,73m2 sur la survenue d’évènements cliniques majeurs au cours du LES.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective pour analyser les séjours hospitaliers de la population lupique française entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2015. Les données ont été extraites de la base PMSI (Programme de Médicalisation des Systèmes d’Informations) nationale qui contient les données issues du codage des séjours hospitaliers de l’intégralité des hôpitaux français. Le PMSI utilise la 10è révision de la Classification Internationale des Maladies (CIM-10) pour coder les diagnostics et la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) pour enregistrer les actes réalisés au cours du séjour. Nous avons identifié tous les diagnostics et tous les actes rapportés au cours des séjours associés ou correspondant au code diagnostic « M32 : Lupus Erythémateux Disséminé » utilisé comme marqueur de la population lupique. À partir des premiers séjours de l’année 2009, nous avons défini des populations à risques d’évènement cliniques majeurs : le décès, une insuffisance rénale terminale, un choc septique ou un premier évènement cardio-vasculaire. Nous avons recherché les facteurs de risque de survenue de ces différents évènements parmi les caractéristiques à baseline des patients. Nous avons également tracé les courbes de survie sans ces différents évènements au sein de ces populations en fonction de la présence d’une MRC lors du premier séjour.
Résultats |
Entre 2009 et 2015, 145 794 séjours hospitaliers correspondant à 26320 patients lupiques uniques ont été identifiés. L‘âge moyen [+/−ET] au premier séjour était de 46,7 [+/−17,2] années et 85,6 % des patients étaient des femmes. Au total, entre 2009 et 2015, le décès, un choc septique ou un premier évènement cardiovasculaire sont survenus chez respectivement 6,7 %, 4,5 % et 10,5 % des patients lupiques. Parmi les patients ayant un diagnostic de néphrite lupique au cours du premier séjour en 2009, 15,8 % ont progressé vers l’insuffisance rénale terminale au cours du suivi. La présence d’une MRC au cours du premier séjour en 2009 était significativement associée à la survenue du décès (RR 2,4 [2,0–2,9]), d’une insuffisance rénale terminale (RR 4,7 [3,3–6,9]), d’un choc septique (RR 3,1 [2,3–4,2]), et d’un premier évènement cardiovasculaire (RR 1,9 [1,6–2,3]) au cours de suivi.
Conclusion |
Nos résultats confirment, à l’échelle nationale, que la maladie rénale chronique est un facteur de mauvais pronostic majeur au cours du LES. Ceci souligne l’importance capitale d’un diagnostic et d’un traitement précoce des néphropathies lupiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 39 - N° S2
P. A59 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?