Pemphigoide gravidique : Étude de 24 cas - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
La pemphigoïde gravidique (PG) est une dermatose bulleuse auto-immune (DBAI) rare survenant au cours du 2ème ou 3ème trimestre de la grossesse, éventuellement en post-partum. Notre objectif est de déterminer le profil épidémio-clinque, thérapeutique et évolutif de cette dermatose.
Patients et méthodes |
Notre étude rétrospective concerne tous les cas de PG confirmée par immunofluorescence directe (IFD), suivis entre 1983 et 2017.
Résultats |
Nous avons colligé 24 cas de PG sur 35 ans. L’âge moyen de début était de 32 ans, chez des multipares dans 75 % des cas. Le début était au cours du 3ème trimestre de la grossesse (58,4 %), 2ème trimestre (33,3 %) et au 1er trimestre et en post-partum chacun dans 1 cas. Dans tous les cas, un prurit intense a précédé l’éruption érythémateuse, maculopapuleuse ou vésiculeuse, à disposition herpétique prédominant dans la région ombilicale. Une atteinte de la muqueuse buccale était notée dans 1 cas. L’IFD a confirmé le diagnostic dans tous les cas en montrant un dépôt linéaire de C3 seul (17 cas) ou avec IgG le long de la jonction dermoépidermique (7 cas). Des lésions bulleuses néonatales étaient observées chez le nouveau-né (nné) d’une seule patiente. L’IF indirecte a montré des anticorps circulants antimembrane basale chez la mère et le nné. Les dermocorticoides (DC) associés aux anti-histaminiques (AH) étaient efficaces dans 33 % des cas. La corticothérapie générale (CTG) (0,5 à 1mg/kg/j) était prescrite chez 50 % des patients et poursuivie jusqu’à l’accouchement. La dapsone, prescrite dans 7 cas était efficace dans 4 cas. Une récidive des lésions en post-partum immédiat a été observée chez 9 patientes. Deux malades avaient eu des récidives au cours des grossesses ultérieures.
Discussion |
La PG est une DBAI induite par la grossesse, plus rarement par les estroprogestatifs. Son incidence varie selon les séries de 1/2000 à 1/60 000 grossesses. Comme dans notre série, elle atteint surtout la femme jeune multipare au cours du 2ème ou 3ème trimestre. L’histoire clinique typique de prurit initial suivi de papules pseudo urticariennes devenant ensuite vésiculobulleuses d’aspect herpétiforme était retrouvée dans notre série. L’IFD confirme le diagnostic et écarte le principal diagnostic différentiel qui est l’éruption polymorphe de la grossesse. Le risque de transmission fœtale est estimé à 10 % (4,2 % dans notre série), associé à un risque de prématurité et d’hypotrophie. Le traitement reste CTG (0,5–1mg/kg/j). Les DC et les AH sont toujours bénéfiques, surtout dans les formes localisées. La dapsone, comme dans notre série, pourrait être une alternative intéressante.
Conclusion |
Le profil épidémioclinique retrouvé dans notre série est conforme à données de la littérature. Une efficacité particulière du traitement local et de la Dapsone a été notée.
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Vol 39 - N° S2
P. A232 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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