La pemphigoïde gravidique : Étude anatomoclinique et thérapeutique - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
La pemphigoïde gravidique (PG) est une dermatose bulleuse sous-épidermique, d’origine auto-immune, survenant au cours de la grossesse ou dans le post-partum. Le but de ce travail est d’étudier les particularités épidémiocliniques, immunopathologiques, thérapeutiques et évolutives de la PG.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective incluant tous les cas de PG, colligés au service de dermatologie de l’hôpital la RABTA de Tunis sur une période de 28 ans (entre 1989 et 2017).
Résultats |
Trente et une patientes étaient retenues. L’âge moyen de début était de 31 ans avec des extrêmes allant de 19 à 41 ans. La maladie était survenue dans 60 % des cas chez des multipares. La PG était inaugurale dans 27 cas (87 %) et récidivante dans les 4 autres (13 %). Elle débutait dans 45 % des cas au cours du deuxième trimestre de la grossesse, dans 35 % des cas au cours du troisième trimestre, dans 13 % des cas au cours du premier trimestre et dans 6 % des cas dans le postpartum. L’éruption était précédée par un prurit chez toutes les patientes. L’éruption débutait au niveau de la région péri-ombilicale dans 60 % des cas. Les lésions étaient à type de papules érythémato-œdémateuses d’allure urticarienne dans 28 cas (90 %), de bulles dans 19 cas (61 %), de vésicules dans 17 cas (55 %), et de lésions ayant un aspect en pseudococardes dans 6 cas (20 %). L’atteinte muqueuse était présente chez 4 patientes (13 %). Elle intéressait la muqueuse buccale dans 4 cas (13 %) et la muqueuse génitale dans 2 cas (6 %).
La biopsie cutanée était pratiquée chez 18 patientes et avait montré une bulle sous épidermique dans 10 cas (56 %), un œdème dermique dans 6 cas (33 %), une exocytose d’éosinophiles dans 8 cas (44 %) et un infiltrat lymphohistiocytaire dans 12 cas (39 %).
L’immunofluorescence directe a confirlé le diagnostic dans tous les cas en montrant une fluorescence linéaire de C3 le long de la jonction dermoépidermique avec un dépôt d’IgG noté dans 10 cas. Toutes les patientes étaient adressées en gynécologie. Les résultats de l’échographie obstétricale et de l’enregistrement du rythme cardiaque fœtal n’avaient pas montré de retentissement. Le traitement reposait sur les dermocorticoïdes dans 19 cas et sur une corticothérapie générale dans 10 cas. L’évolution était marquée par une rémission complète chez 18 patientes, et une rémission partielle chez 5 patientes. Deux patientes présentaient une poussée en post-partum. Le pronostic fœtal et néonatal était apprécié dans 20 cas. Nous avions noté deux cas d’accouchement prématuré avec mort néonatale, un cas de mort fœtale in utero et un cas d’accouchement prématuré secondaire à une prééclampsie.
Conclusion |
La PG est une dermatose bulleuse auto-immune qui débute souvent au deuxième ou au troisième trimestre de la grossesse. Les débuts au premier trimestre ou en postpartum immédiats sont beaucoup plus rares. Nos résultats sont comparables aux données de la littérature. La PG reste une pathologie rare avec un retentissement maternel et fœtal globalement bon. Les dermocorticoïdes demeurent le traitement de première intention. Dans les formes étendues, la corticothérapie générale est indiquée.
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Vol 39 - N° S2
P. A232-A233 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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