Hémopathies clonales non mastocytaires associées à la mastocytose systémique : 11 observations et mise au point - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
L’activation et la prolifération clonale des mastocytes dans les mastocytoses systémiques (MS) est dépendante de mutations de c-kit, mais aussi surement d’autres anomalies génétiques comme le démontre les MS associées à une pathologie hématologique clonale non mastocytaire qui constituent un sous groupe au sein de la classification des mastocytoses de l’Organisation Mondiale de la Santé. Il s’agit de patients qui présentent une MS et une néoplasie hématologique correspondant soit à un syndrome myélodysplasique (SMD), un syndrome myéloprolifératif (SMP) ou lymphoprolifératif (SLP), ou d’autres hémopathies plus rares.
Nous rapportons notre expérience à partir de 11 patients issus d’une cohorte de 105 patients suivis dans notre centre de compétence.
Résultats |
Il s’agit de 6 femmes et de 5 hommes d’une moyenne d’âge de 73 ans (53–88). Tous ces patients bénéficient d’une biopsie ostéomédullaire (BOM) et répondent aux critères de MS (un critère majeur chez tous les patients et un ou plusieurs critères mineurs). Une urticaire pigmentée (UP) est retrouvée chez 3 patients. La mutation D816V de C-KIT est présente chez 6 patients. Le taux moyen de tryptase est à 108ng/ml (30–390). Les hémopathies associées sont représentées par : 4 SMD, 1 leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC), 1 SMP de type thrombocytémie essentielle, 2 lymphomes non Hodgkiniens (LNH) B, 2 myélomes, et 1 leucémie lymphoïde chronique (LLC).
Le diagnostic de l’hémopathie a été fait de façon concomitante à la MS dans 5 cas. La MS était connue chez 3 des patients, entre 3, 4 et 10 années, avant que n’apparaisse l’hémopathie. A l’inverse, l’hémopathie de type SMD était présente respectivement 1 an, 5 ans et 9 ans avant la découverte de la MS.
La prise en charge thérapeutique a consisté en une surveillance chez 4 patients. Un traitement spécifique de l’hémopathie a été réalisée à 4 reprises. Trois patients ont bénéficié d’un traitement de la MS par midostaurine. Huits patients sont vivants, les 3 décédés étant porteurs d’un SMD associé à la MS.
Discussion |
Dans la littérature les hémopathies malignes associées à une MS représentent le deuxième contingent de MS aprés les formes indolentes (MSI). Elles sont de type myéloïde dans 90 % des cas et se répartissent entre les SMP (45 %), les SMD (25 %) et la LMMC (25 %). Une leucémie aiguë (LA) étant retrouvée dans 5 %. Les formes non myéloïdes (10 %) sont en rapport avec des LNH, des LLC, rarement des myélomes ou une amylose primitive. La médiane de survie des patients présentant une hémopathie maligne myéloïde associée à une MS est de 24 mois. Les patients sont plus agés et présentent davantage de signes de défaillance d’organes que ceux porteurs d’une MS associée à un SLP. Par ailleurs le pronostic des hémopathies myéloïdes associées à une MS est aggravé par l’existence d’autres mutations surajoutées aux mutations de c-kit et en particulier la présence d’une mutation du gène ASXL1.
Conclusion |
Les hémopathies clonale non mastocytaires associées à une MS sont rares et hétérogénes. Leur prise en charge, en particulier pour les hémopathies myéloïdes associéés à la MS, est difficile et de mauvais pronostic. L’activation et la prolifération des mastocytes est dépendante de c-kit, mais aussi d’autres mutations génétiques (gènes ASXL1, TET-2, RUNX1 et SRSF2) et l’impact de ces mutations est de mieux en mieux connue.
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Vol 39 - N° S2
P. A224 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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