Profil épidémioclinique et thérapeutique au cours de la maladie de Kaposi : à propos de 111 cas - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
La maladie de Kaposi (MK) est un processus tumoral angiogénique multifocal induit par l’infection par le virus HHV8.
Le but de notre travail est d’étudier le profil épidémioclinique et thérapeutique de la MK.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive colligeant tous les cas de MK dans le service de Dermatologie de l’hôpital la Rabta de Tunis sur une période de 37 ans (1982–2018).
Résultats |
Au cours de la période d’étude nous avons colligé 111 cas de MK. Trois formes épidémiologiques de MK étaient observées dans notre série. La MK classique a été observée dans 97 cas. Une prédominance masculine a été notée (sexe ratio H/F=2,43). L’âge moyen était de 70 ans. Le délai moyen de consultation était de 33 mois (20–21 ans). Deux malades étaient suivis pour une leucémie lymphoïde chronique non traitée. Les signes fonctionnels étaient présents dans 36 % des cas (douleur dans 18 cas, gène fonctionnelle dans 15 cas et prurit dans 3 cas). Cliniquement les lésions cutanées étaient angiomateuses à type de macules, nodules, plaques ou placards. Les lésions étaient multiples chez la majorité des patients. Les membres inférieurs étaient atteints dans 89,6 % des cas et l’extrémité céphalique dans 21,6 % des cas. Les muqueuses étaient atteintes dans 29,8 % des cas avec la prédominance de la muqueuse buccale. Les localisations extradermatologiques étaient présentes dans 28,8 % (ganglionnaire dans 14 cas, osseuse dans 9 cas, digestive dans 5 cas et pulmonaire dans 6 cas). L’abstention thérapeutique était décidée dans 38,1 % des cas, la chimiothérapie (CT) dans 48 % des cas et les moyens locaux dans 40 % des cas (seuls ou en association à la CT). La MK associé au SIDA a été observée chez 6 patients (5 hommes et 1 femme). L’âge moyen était de 44 ans. La muqueuse buccale était atteinte dans tous les cas. Tous les patients avaient des localisations extra dermatologiques (adénopathies superficielles dans 5 cas, adénopathies cœliomésentériques dans 3 cas, hépatosplénomégalie dans 2 cas, lésions gastriques dans 3 cas, atteinte pulmonaire dans 2 cas). La thérapie antirétrovirale a été administrée dans 5 cas. La bléomycine a été administrée dans un traitement spécifique de la MK à base de bléomycine intramusculaire en monothérapie dans 5 cas (associée à la vincristine dans 1 cas et à la radiothérapie dans un autre cas). La MK iatrogène a été notée dans 8 patients (sexe ratio F/H=1). Une corticothérapie générale était administrée seule dans 4 cas. Elle était associée au méthotrexate dans 3 cas et au Mycophénolate Mofétil dans 1 cas. L’atteinte muqueuse était notée dans 3 cas. Une atteinte cornéenne par contiguïté a été observée dans 1 cas. La bléomycine a été administrée dans 3 cas. Le sevrage progressif de la corticothérapie a permis une stabilisation de la maladie.
Conclusion |
Notre étude se distingue par certaines particularités concernant la MK classique : un âge de survenue plus tardive, la fréquence de l’atteinte muqueuse, de la localisation céphalique et des atteintes extra dermatologiques d’où l’intérêt de pratiquer des explorations même en absence des signes d’appels. On note par ailleurs les formes associées au SIDA qui sont secondaire à la recrudescence de l’infection au VIH. Dans les formes associées à une immunodépression, la dégression des immunosuppresseurs permet de stabiliser la maladie.
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Vol 39 - N° S2
P. A168 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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