La maladie de Léo Buerger ou thromboangéite oblitérante : à propos de 13 cas - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
La maladie de Léo Buerger ou thromboangéite oblitérante (TAO) est une artériopathie non athéroscléreuse, caractérisée par une oblitération segmentaire et inflammatoire touchant les artères de petit et moyen calibre et les veines des quatre membres. Cette pathologie atteint surtout l’homme jeune, fumeur. Le diagnostic de la TAO demeure un diagnostic d’exclusion et repose sur les anomalies cliniques et l’aspect artériographique. L’objectif de ce travail est de préciser les caractéristiques cliniques, les principales explorations vasculaires, les moyens thérapeutiques et le profil évolutif des patients atteints de cette affection.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 13 cas de maladie de Léo Buerger colligés dans un service de médecine interne (EPS Sfax–Tunisie) sur une période de 22 ans (1996–2018). Le diagnostic était retenu sur les critères de Mozes et après élimination d’autres maladies auto-immunes, des états d’hypercoagulabilité, d’une source cardiaque emboligène avec absence d’autres facteurs de risque à part le tabac.
Résultats |
Il s’agissait de 12 hommes et d’une femme tous fumeurs (25,9 Paquets/année en moyenne). L’âge moyen au moment du diagnostic était de 39,9 ans (28–52). La maladie est révélée par une ischémie aiguë du membre dans 6 cas, une claudication intermittente du membre dans 4 cas, une gangrène sèche digitale dans 2 cas et une thrombose veineuse dans 2 cas. Le délai moyen de diagnostic était de 11,25 mois. 12 patients présentaient une ischémie artérielle distale. L’ischémie touchait de façon unilatérale le membre inférieur chez 10 patients et le membre supérieur chez 4 patients. Une diminution des pouls périphériques était notée dans 4 cas et une abolition dans 8 cas. Les complications trophiques étaient retrouvées chez 12 patients, s’agissant d’ulcérations digitales (3 cas), d’infections des parties molles (5 cas), d’ostéite (3 cas), de nécrose distale (3 cas), de gangrène (1 cas) et de troubles sensitifs (2 cas). Le phénomène de Raynaud n’était observé que chez 2 malades de même que la thrombophlébite superficielle.
L’échodopler artérielle, pratiquée chez 9 malades, confirmait la localisation distale dans tous les cas et objectivait une atteinte bilatérale chez 6 malades. L’artériographie réalisée chez 2 malades révélait une sténose tibiofibulopédieuse gauche dans un cas et une artérite distale dans un cas. L’angioscanner des membres inférieurs pratiqués chez 7 patients a montré des occlusions artérielles distales. Sur le plan thérapeutique, l’arrêt du tabac et les soins locaux étaient proposés chez tous les malades. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement médical comprenant un à deux vasodilatateurs et un antiagrégant plaquettaire. L’héparinothérapie a été prescrite chez 4 malades. Un seul patient a pu bénéficier d’un traitement par iloprost intraveineux.
Le recours à la chirurgie était nécessaire chez 8 malades à type de nécrectomie (3 cas) et d’amputation (5 cas). L’évolution était favorable dans 6 cas avec absence de rechutes. Une récidive de l’ischémie digitale a été observée dans 2 cas.
Conclusion |
La maladie de Léo Buerger est une affection rare, dont le diagnostic est difficile à affirmer vu l’absence de marqueurs spécifiques. Ceci souligne l’intérêt d’un bon examen clinique d’un homme jeune fumeur se présentant avec une thrombose veineuse ou une ischémie du membre car celles-ci peuvent rentrer dans le cadre d’une maladie de Buerger.
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Vol 39 - N° S2
P. A141 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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