Consommation de cannabis et pneumothorax - 04/11/18
Résumé |
Introduction |
Le cannabis est le psychoactif illégal le plus utilisé en France. L’inhalation du cannabis entraîne des effets indésirables au niveau cardiologique ainsi que des dépendances mais ses effets pneumologiques sont moins connus. Dans un contexte de débat pour la dépénalisation/légalisation de ce produit, nous faisons un point sur le lien entre la prise de cannabis et la survenue de pneumothorax (PNO).
Méthode |
Analyse des cas de PNO de la base de données locale du CEIP-A de Caen, des données de la littérature et des forums d’usagers.
Résultats |
Trente-six patients fumeurs de cannabis et hospitalisés pour pneumothorax sont retrouvés dans la base locale dont 94,4 % sont des hommes. La moyenne d’âge de survenue du PNO est 27,5 ans (avec une médiane de 25,5 ans). L’indice de masse corporelle (IMC) moyen est dans la moyenne basse avec 20,6kg/m2 ; 88,8 % des patients sont des fumeurs actifs de tabac et au moins 50 % sont des fumeurs de cannabis quotidien au moment de la survenue du PNO. Les patients présentent un antécédent de pneumothorax dans 52,7 % des cas. On retrouve dans les forums d’usagers que certains patients mettent en lien leur consommation de cannabis et la survenue de PNO mais il leur est difficile d’arrêter leurs consommations. Ces données sont cohérentes avec les facteurs de risque (FDR) de PNO spontanés mentionnés dans la littérature : homme, longiligne, jeune, fumeur de tabac. Selon une étude cas-témoins le cannabis apparaît comme un FDR de pneumothorax. L’inhalation de cannabis, de la même façon que le tabac, provoquerait des emphysèmes à l’origine de la survenue de pneumothorax. Les fumeurs de cannabis présenteraient cependant plus rapidement des pneumothorax que les fumeurs de tabac seul.
Discussion |
Le cannabis apparaît donc être un facteur de risque de PNO spontané, en particulier chez les hommes jeunes, longilignes et tabagiques. Le tabac étant un FDR de récidive de pneumothorax, le cannabis apparaît également comme un FDR de récidive ici. Cependant, pour mieux décrire ce phénomène en France (forte consommation de cannabis) il semble nécessaire de réaliser une étude cas-témoins sur une population française pour confirmer ce résultat.
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Vol 73 - N° 6
P. 589 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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