Vapoter les drogues, un usage à risques - 04/11/18
le
Réseau français d’addictovigilance (French AddictoVigilance Network, FAN)
Résumé |
Introduction |
La E-cigarette (EC) est un outil utile pour le sevrage dont l’utilisation s’est largement répandue ces dernières années. En parallèle, sa démocratisation conduit à l’émergence d’un phénomène nouveau : la vape de substances psychoactives.
Méthode |
Revue des données de la littérature et recherche de données de CyberAddictoVigilance, en janvier 2018.
Résultats |
Parmi les substances consommées avec une EC, le cannabis et ses dérivés sont les substances les plus souvent utilisées, sous forme d’huile ou de résine à haute teneur en d9-THC [1 ]. En France, nous observons l’usage de cannabidiol (CBD) présenté comme une alternative non illégale au cannabis.
Le d9-THC et le cannabidiol montrent des affinités différentes sur les récepteurs aux cannabinoïdes CB1 et CB2. Le CBD possède des propriétés anxiolytiques, ce qui peut expliquer son utilisation dans des e-liquides achetés sur internet ou dans des boutiques spécialisées, mais il n’est pas dénué de risque, comme notamment l’apparition d’états dépressifs [2 ].
Les cannabinoïdes de synthèse, aux effets indésirables aiguës plus marqués que la marijuana [3 ], sont eux aussi utilisés par vapotage. Sur les forums d’usagers, on trouve des indications pour réaliser les mélanges extemporanés permettant de consommer ainsi du cannabis, de la cocaïne, de la DMT…
Discussion |
Le détournement de ces dispositifs afin de consommer des substances illicites devient très populaire [4 ], en particulier depuis l’apparition de nouveaux modèles (« box mod ») qui permettent un réglage manuel de la température de vaporisation De plus, le propylène glycol, et le PEG 400 qui sont souvent mélangés au cannabis produisent des dérivés de formaldehyde quand ils sont chauffés à 230°C [5 ]. La mise à disposition, accompagnée de mesures d’information grand publique, de EC limitées en température pourrait diminuer les mauvais usages et l’exposition aux aldéhydes. Par ailleurs, le recours à la voie pulmonaire est à risque addictif important [6 ]. L’inhalation de substances psychoactives en utilisant la EC pourrait devenir un enjeu de santé publique important pour les centres d’addictovigilance et les autorités de santé.
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Vol 73 - N° 6
P. 581 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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