Modalités de prise en charge de sevrage aux benzodiazépines : intérêt du prazépam - 04/11/18
Résumé |
Introduction |
Dans un contexte de surconsommation de benzodiazépines (BZD) en France [1 ], d’incitation à leur arrêt et d’absence de données pratiques sur la réalisation des sevrages, une étude observationnelle a été mise en place afin de décrire les modalités de sevrage parmi les consommateurs de BZD entrant dans un établissement spécialisé dans la prise en charge des addictions.
Méthode |
Les données recueillies durant l’entretien d’accueil médical de patients consommateurs de BZD hospitalisés ont été analysées. Les modalités de sevrage ont été évaluées à partir du dossier médical sur les patients ayant bénéficié d’un protocole prazépam.
Résultats |
Parmi les 34 patients, l’âge moyen est 46,2±8,7 ans et la majorité ont des antécédents psychiatriques. Plusieurs motifs d’hospitalisation ont été signalés : 30 en lien avec une consommation d’alcool, 14 avec BZD, 5 avec cannabis, 4 avec cocaïne et 1 sevrage méthadone. Les BZD consommées à l’entrée sont (n=55) : 16 oxazépam, 9 prazépam, 7 lormétazépam, 6 diazépam, 5 zopiclone, 3 alprazolam, 3 bromazépam, 3 clorazépate dipotassique, 2 zolpidem et 1 clonazépam. Environ la moitié des patients consommaient plus d’une BZD (jusqu’à 5 BZD). La moitié des BZD étaient consommées depuis plus d’un an, 27 % à des doses>AMM et principalement obtenues par prescription (2 par nomadisme médical). Les patients sont restés hospitalisés 30,3±17,5 jours (de 1 à 63j). Au début de l’hospitalisation : deux tiers des patients ont initié un protocole avec une autre BZD pour un sevrage alcoolique et 68 % des patients ont bénéficié d’un protocole prazépam. La moitié des patients ont eu un protocole de diminution de la dose de 20 % tous les 4j, 30 % de 20 % tous les 5j et 21 % d’autres modalités. Il a été nécessaire de modifier le protocole initial pour plusieurs patients. À la sortie, 71 % des patients consommaient toujours le prazépam avec une quantité consommée de BZD diminué en moyenne de 51 %.
Discussion |
Cette étude met en avant la complexité des sevrages aux BZD en particulier dans un contexte de poly-addictions. Le prazépam présente l’avantage d’avoir une demi-vie longue et une forme gouttes adaptée dans les derniers paliers de sevrage.
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Vol 73 - N° 6
P. 575 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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