Évaluation du mésusage en benzodiazépines et des comorbidités associées chez les malades d’alcool - 04/11/18
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Résumé |
Introduction |
Les malades d’alcool présentent souvent des troubles anxio-dépressifs pour lesquels les benzodiazépines (BZD), médicaments addictogènes, sont prescrites. L’objectif de la présente étude est d’évaluer le mésusage en BZD chez les patients hospitalisés pour un sevrage en alcool.
Méthode |
Étude prospective monocentrique. Les patients inclus étaient ceux hospitalisés en addictologie pour sevrage en alcool entre le 01/11/2017 et le 31/01/2018. Les données recueillies ont été le nombre et type de molécules mésusées, la conformité aux recommandations, et les critères cliniques d’anxiété et de dépression (Hospital Anxiety and Depression Scale [HAD]).
Résultats |
Sur la période, 92 patients ont été inclus (75 % d’hommes), d’âge médian 47 ans (IQR25–75 : 40–54). Soixante-trois patients (68,5 %) avaient une addiction sévère à l’alcool (DSM-5) et le nombre moyen d’addiction par patient était de 3±1,13. Une ou des BZD étaient présentes à l’admission chez 45 % des patients. Un mésusage a été recensé chez 38 % d’entre-deux. Les principaux mésusages étaient la multiplicité des BZD (1,4/patient) et l’augmentation de la posologie de 1,7 à 7 fois la posologie recommandée. Les principales BZD mésusées étaient le diazépam (22 %), l’alprazolam (15 %) et le lormétazepam (10 %). Chez les patients ayant une addiction à l’alcool avec un mésusage en BZD, les troubles anxieux (56 % vs 15 % ; p=0,0008) et de l’humeur (75 % vs 43 % ; p=0,03) étaient plus présents par rapport aux patients sans mésusage, donnée confirmée par un score HAD supérieur à 11 chez 86 % des sujets mésusant vs 35 % des sujets ne mésusant pas (p=0,02). Par ailleurs, 58 % des patients inclus ont des troubles cognitifs (MoCA équivalent entre les 2 groupes). Les patients avec un mésusage en BZD consomment plus de cocaïne : 81 % vs 44 %, p=0,01.
Discussion |
Le mésusage en BZD est important chez les malades d’alcool. Les patients mésusant présentent plus de troubles anxio-dépressifs, potentiellement induits par la poly-consommation de toxiques. Les BZD prescrites pour trouble anxieux ont des durées de prescription élevées entraînant une tolérance et une majoration des doses par les patients. L’éducation thérapeutique des patients, la sensibilisation des prescripteurs et la recherche d’alternatives thérapeutiques sont essentielles pour un meilleur usage des BZD.
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Vol 73 - N° 6
P. 574-575 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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