Consommations problématiques des antalgiques codéinés en automédication : résultats de l’étude DANTE (une Décennie d’ANTalgiques En France) - 04/11/18
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French Addictovigilance Network
Résumé |
Introduction |
La codéine, partiellement métabolisée en morphine, est inscrite sur la liste 1 des substances vénéneuses. Jusqu’en juillet 2017, plusieurs spécialités à base de codéine étaient de prescription médicale facultative (PMF) en raison d’une dose d’exonération pour la délivrance. Dans le cadre de l’étude DANTE portant sur l’automédication par antalgique de PMF, nous avons évalué les consommations problématiques liées à la l’usage de codéine associée au paracétamol et comparé les résultats à ceux du paracétamol seul.
Méthode |
Les 1325 pharmacies sentinelles des centres d’addictovigilance ont été sollicitées pour participer à cette étude nationale transversale. Pendant une semaine, en octobre 2016, les patients majeurs demandant spontanément à l’officine un médicament à l’étude, à visée antalgique, ont été invités à remplir un auto-questionnaire anonyme.
Résultats |
Le taux de participation des pharmacies a été de 41,7 %, celui des patients de 60,6 %. Pour la codéine, le taux de participation des patients était significativement plus faible qu’avec le paracétamol (49,6 %, p<10−3). Deux cent vingt deux questionnaires concernaient la codéine et 251 le paracétamol. Pour la codéine, ils ont été remplis par des patients plus jeunes (45,6 ans en moyenne) que pour le paracétamol (49,2 ans, p<0,05) et 67,6 % étaient des femmes (versus 72,4 %, pour le paracétamol). Quarante-neuf pour cent des patients consommaient la codéine quotidiennement ou de façon pluri-hebdomadaire (versus 27,8 % pour le paracétamol, p<10−3) : 35 % d’entre eux avaient déjà eu un refus de délivrance par le pharmacien soit 3 fois plus que pour le paracétamol seul (11,3 %) ; 14 rapportaient un craving ; 14 déclaraient une recherche d’effet supplémentaire à l’antalgie. Un surdosage est rapporté par 31 % des consommateurs réguliers de codéine, soit 2,5 fois plus que pour le paracétamol (13 %). Ils ont également plus nombreux à souhaiter arrêter leur consommation (38 % versus 23 % pour le paracétamol).
Discussion |
L’étude DANTE souligne, chez les patients avec une demande de codéine à visée antalgique, l’existence de troubles de l’usage liés possiblement à une douleur insuffisamment soulagée mais également un détournement d’usage. En raison du risque de présentation d’ordonnance falsifiée, une communication vers les patients et professionnels doit être faite pour faciliter le repérage et la prise en charge de ces troubles.
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Vol 73 - N° 6
P. 561 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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