Vérifier rétrospectivement les résultats du traitement chirurgical des malades traités pour dysplasie fibromusculaire des artères rénales.

De janvier 1992 à décembre 2001, 11 malades dont neuf femmes (moyenne d'âge 47 ans, extrêmes 23-67), ont été traités chirurgicalement d'une dysplasie d'artère rénale symptomatique. Trois malades présentaient une hypertension artérielle (HTA) normalisée, trois une hypertension systolique isolée et cinq une HTA grade II ou III (classification OMS). Seize artères rénales étaient considérées radiologiquement dysplasiques. La dysplasie se présentait sous la forme de six sténoses (37,5 %), quatre anévrysmes (25 %), quatre associations sténose-anévrisme (25 %) et deux « simples » irrégularités pariétales (12,5 %). Une revascularisation endovasculaire a été réalisée chez cinq malades (45 %) pour traiter six artères rénales (37,5 %). Le geste endovasculaire a toujours consisté en une angioplastie sans stent. Six malades (55 %) ont bénéficié d'un traitement chirurgical conventionnel (in situ ou ex situ) pour traiter sept artères rénales (44 %).

A court terme, l'impact du traitement était significatif sur la pression artérielle systolique (PAS, p = 0,019) et sur le nombre de traitements anti-hypertenseurs (PAD, p = 0,009) mais non significatif sur la pression artérielle diastolique (p = 0,084). Les résultats favorables sur la tension artérielle se maintenaient à deux ans (PAS, p = 0,023, PAD, p = 0,047), de même que pour le nombre de traitements anti-hypertenseurs (p = 0,03). Six malades, dont l'HTA évoluait depuis moins de cinq ans, ont tous eu une évolution favorable. Parmi les cinq malades dont l'HTA évoluait depuis plus de cinq ans, nous avons observé 60 % d'échecs fonctionnels.

Notre série confirme les bons résultats précoces et tardifs de la prise en charge chirurgicale des lésions dysplasiques rénales symptomatiques. La prise en charge de ces malades doit être précoce afin d'optimiser les résultats fonctionnels. (J Mal Vasc 2005 ; 30 : 206-211)

To retrospectively assess functional results of surgical treatment for renal artery dysplasia.

From January 1992 to December 2001, 11 symptomatic patients including 9 women (mean age 47 years, range 23-67), underwent surgery for renal artery dysplasia. Three patients presented with normalized hypertension, three others presented with isolated systolic hypertension, and the five remaining presented with grade II or III hypertension. Angiograms showed evidence of dysplasia of 16 renal arteries. Six arteries showed stenosis (37.5%), four aneurysms (25%), four both (25%), and two arteries showed wall irregularities (12.5%). Endovascular revascularizations were performed in five patients (45%) during the treatment of six renal arteries (37.5%). All endovascular procedures were angioplasties without any stent placement. Six patients (55%) underwent conventional procedures (in situ or ex-situ surgery) for the treatment of seven renal arteries (44%).

In the short term, the treatment had a significant decrease on the systolic arterial pressure (p = 0.019) and in the number of drugs used (p = 0.009), but was not significant in the diastolic arterial pressure (p = 0.084). The benefits persisted after two years of follow-up (PAS,  p = 0.023, PAD, p = 0.047, drugs p = 0.03). Benefits persisted in all of the six patients who had had hypertension for less than five years. There was 60 % functional failure in the treatment of the five patients with a more than five years history of hypertension.

This study confirms the short and long term's beneficial results of the surgical treatment of symptomatic renal artery dysplasia. Rapid care of those patients should optimize the functional results. (J Mal Vasc 2005; 30: 206-211)