La prévention du prélèvement de donneurs anémiés est plutôt efficace, mais perfectible - 17/10/18
Résumé |
Introduction |
En 2008, la France a réorganisé sa prévention du prélèvement d’un donneur anémié. Une mesure pré-don de l’hémoglobine (HbPD) a été mise en place, limitée aux nouveaux donneurs, à ceux n’ayant pas donné depuis au moins deux ans et à ceux qui avaient un taux bas d’hémoglobine auparavant, avec une technique invasive, réalisée à l’EFS d’abord sur sang capillaire puis reprise en sang veineux en cas de résultat inférieur aux seuils. En parallèle, une mesure de la numération sanguine a été ajoutée en Qualification Biologique des Dons (QBD), sur tous les dons et les contrôles d’HbPD, permettant de surveiller les donneurs réguliers. Cette étude évalue l’efficacité de cette organisation.
Méthode |
Une extraction des données de la base nationale des dons de l’EFS a été faite sur septembre 2017. Les valeurs du taux d’hémoglobine en QBD (HbQBD) ont été nos valeurs de référence, comparées à celles de l’HbPD quand elles existaient.
Résultats |
Les données d’HbQBD disponibles ont concerné 113 255 femmes et 123 052 hommes, englobant les donneurs prélevés et ceux ayant fait l’objet d’un contrôle. Au total, 5,9 % des femmes et 1,7 % des hommes étaient inférieurs aux seuils de 120 et 130g/L. Grâce à l’HbPD, le taux de donneurs prélevés en sang total sous ces normes a été ramené à 3,1 % pour les femmes et 0,9 % pour les hommes, soit 3673 dons dont 64 % n’avaient pas eu d’HbPD. Pour les 36 % restants, cela remet en cause la fiabilité de l’HbPD. La technique sur sang capillaire est moins corrélée à l’HbQBD que la technique sur sang veineux (0,741 versus 0,871), moins précise et plus dispersée.
Conclusion |
La prévention est donc plutôt efficace, notamment vis-à-vis des anémies prononcées. L’extension à tous les donneurs de l’HbPD pourrait encore améliorer cette efficacité, mais au prix d’une lourdeur importante sur le terrain. Il en est de même en passant au sang veineux d’emblée. Les techniques non invasives actuelles, nettement moins performantes, ne peuvent pas constituer une alternative.
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Vol 25 - N° 4
P. 333 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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