Évolution de l’exposition au bruit chez des salariés suivis par audiométrie entre 1968 et 2000 en France - 19/09/18
Evolution of the noise exposure among employees monitored by audiometry between 1968 and 2000 in France
Résumé |
Objectifs |
En France, la surdité professionnelle est la 3e cause de maladie professionnelle reconnue par les régimes général et agricole de la sécurité sociale.
Entre 1968 et 2000, l’Institut universitaire de médecine du travail de Lyon a mené des campagnes d’examens audiométriques dans des entreprises de la région Rhône-Alpes afin d’évaluer l’impact des nuisances sonores sur les travailleurs. L’exploitation de ces données a pour objectif d’évaluer l’évolution de l’exposition professionnelle au bruit lésionnel sur cette période.
Méthodes |
La base de données utilisée comportait 49 600 examens audiométriques. Les informations sur les emplois ont été codées selon la Profession et catégorie socioprofessionnelle2003 (PCS) et la Nomenclature des activités française2008 (NAF).
Des critères de sélection sur l’âge, l’ancienneté dans l’emploi et l’absence de pathologies de l’oreille ont été retenus pour exploiter ces audiométries. Au total, 8895 audiogrammes ont finalement été analysés. Une perte auditive moyenne standard (PAM standard) a été estimée de manière collective, à partir des PAM calculées pour chaque salarié appartenant au groupe. Le niveau d’exposition sonore théorique du groupe Leq, exprimé en dB(A) est déterminé par la relation suivante : Leq=(PAM standard+43,3)/0,688.
Les niveaux sonores moyens et leurs intervalles de confiance à 95 % ont été calculés selon le sexe, la profession et le secteur d’activité et déclinés sur 4 périodes distinctes : 1968–1969, 1970–1979, 1980–1989 et 1990–2000.
Résultats |
La population est constituée majoritairement d’hommes (86,1 %), l’âge moyen est de 38,9 ans (std=9,2) et l’ancienneté moyenne de 14,4 ans (std=7,9).
De manière globale, on constate une diminution significative de l’exposition sonore dans cette population : de 114,1 dB(A) (IC 95 %=[112,7–115,5]) à 86,9 dB(A) (IC 95 %=[85,6–88,2]) entre 1968 et 2000. Cette tendance se confirme pour tous les secteurs d’activités exceptés dans l’industrie du papier et du carton (NAF=17) et dans la cokéfaction et raffinage (NAF=19) pour lesquels le niveau de bruit reste stable.
Conclusions |
L’étude de mesures audiométriques réalisées sur une longue période historique a donc permis de documenter l’évolution de l’exposition professionnelle au bruit au sein d’un groupe professionnel. Les niveaux estimés peuvent être utiles au médecin du travail afin d’identifier les expositions au bruit lésionnel pour des emplois passés non documentés dans les dossiers médicaux.
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Vol 79 - N° 4
P. 568 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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