Quel impact de la maladie rénale chronique sous-jacente sur le pronostic de l’insuffisance rénale aiguë chez l’enfant ? - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
Plusieurs études sur le devenir à long terme de l’insuffisance rénale aiguë (IRA) chez l’adulte sont disponibles, mais peu d’études s’y sont intéressées chez l’enfant. Dans cette série nous étudions l’impact de la maladie rénale chronique (MRC) sur le pronostic de l’IRA chez l’enfant.
Patients/matériels et méthodes |
Étude rétrospective des dossiers d’enfants admis pour IRA, sur une période de 20 ans au service de réanimation pédiatrique. L’IRA est définie selon les critères RIFLE pédiatrique. Le statut de MRC est déterminé à l’admission des patients, défini par une élévation de la créatinine sanguine, protéinurie et une échographie rénale anormale dans le suivi clinique avant l’hospitalisation. Nous avons groupé deux types de patients : G1=220 patients ; IRA acquise à l’hôpital, G2 =100 patients ; IRA présente à l’admission avec une MRC. Les variables cliniques, biologiques, thérapeutiques et pronostiques ont été analysées et comparées chez les patients des deux groupes.
Résultats |
L’effectif est constitué de 320 patients avec un âge moyen de 65±3,51 mois (1 mois–16 ans); 31,25 % présentaient une MRC sous-jacente. Nous avons noté plus d’hypertension artérielle dans le groupe avec MRC (p<0,003), alors qu’il n’y avait pas de différence significative concernant l’âge, le sexe, la diurèse, l’insuffisance cardiaque. En comparant les deux groupes : l’IRA fonctionnelle était significativement plus fréquente chez les patients avec MRC (p=0,003) notamment chez les enfants avec uropathie malformative. La sévérité de l’IRA selon RIFLEp était similaire dans les deux groupes, ainsi que le recours à l’épuration extrarénale.
Discussion |
Les patients atteints de MRC sont plus susceptibles d’évoluer vers une insuffisance rénale chronique terminale(IRCT) (p<0,001). La nécrose tubulaire aiguë plus fréquente dans le G1 a induit moins de séquelles que les glomérulopathies dont 5 % ont évolué vers une IRCT, dépendants de la dialyse. Une IRA survenant en cours d’hospitalisation en réanimation dans le G1 a un mauvais pronostic par rapport à l’IRA présente à l’admission (G2) et qui est objectivée par un taux de mortalité de 19 % versus 3 %, RR=0,25 ; IC95 % (0,11–0,57). Les facteurs pronostiques indépendants en analyse multivariée étaient par odds ratio décroissants : sepsis avec défaillance d’organes, la gravité clinique à l’admission.
Conclusion |
L’IRA acquise à l’hôpital à composante septique, a induit un taux de mortalité important par rapport à une IRA avec une MRC sous-jacente même si l’impact évolutif vers l’IRCT est inévitable.
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Vol 14 - N° 5
P. 353 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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