Impact d’anticorps préformés anti-HLA-Cw et anti-HLA-DP spécifiques du donneur en transplantation rénale - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
L’impact des anticorps spécifiques du donneur (DSA) préformés de type anti-C et anti-DP en transplantation rénale reste controversé. Ils n’entrent pas en jeu dans l’attribution des greffons rénaux en France. Nous avons analysé leur rôle sur le rejet et la survie des greffons chez 53 patients.
Patients/Matériels et méthodes |
Nous avons colligé de façon rétrospective et monocentrique toutes les greffes de rein effectuées entre 2010 et 2017 pour lesquelles les patients ne présentaient que des DSA préformés anti C (cDSA) et/ou anti DP (dpDSA) avec un cross match en lymphotoxicité (XMlct) négatif le jour de la greffe. Ces patients étaient comparés à un groupe contrôle de 106 patients non immunisés.
Observation/Résultats |
Cinquante-trois patients présentaient des cDSA et/ou dpDSA pregreffe (22 cDSA, 26 dpDSA et 5 c-dpDSA). Les 5 patients présentant à la fois un cDSA et un dpDSA étaient exclus de l’analyse afin de pouvoir différencier l’impact de chacun des anticorps. Le taux de greffons incompatibles (TGI) moyen était à 68,8 %±29,3 pour les cDSA et 82,2 %±24,8 pour les dpDSA (NS). L’intensité moyenne de fluorescence (MFI) du DSA pregreffe était respectivement 3341±3639 et 3923±4696 (NS).
Au moment du rejet, aucun des 48 patients analysés n’avait développé de DSA de novo. À 5 ans, l’incidence des rejets cellulaires et humoraux était de 25,9 %, 59,9 % et 12,7 % dans les groupes cDSA, dpDSA et le groupe contrôle (p<0,001).
À 5 ans, la survie des greffons, censurée pour les décès, était respectivement à 86,4 %, 69,8 % et 81 % (p=0,6) pour les groupes cDSA, dpDSA et contrôles. La survie des greffons, non censurée pour les décès, était respectivement à 86,4 %, 47,7 % et 74,6 % (p=0,07) pour les groupes cDSA, dpDSA et contrôles. Enfin, la survie patiente était à 5 ans 95,2 %, 68,5 % et 92,1 % (p=0,01) pour les groupes cDSA, dpDSA et contrôles.
Discussion |
Dans notre cohorte, les cDSA et dpDSA préformés entraînent une augmentation du risque de rejet aigu, en particulier chez les patients présentant un dpDSA avant greffe. Cette incidence élevée de rejet aigu est associée à un impact délétère sur la survie patient potentiellement liée à une mortalité infectieuse induite par la surimmunosuppression nécessaire à la prise en charge des rejets. À l’inverse les cDSA préformés n’ont que peu d’influence sur la survie.
Conclusion |
Ces résultats soulignent la nécessité de prendre en compte de façon différentielle la présence de cDSA ou dpDSA préformé lors de l’acceptation d’un greffon, même si le crossmatch du jour et négatif.
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Vol 14 - N° 5
P. 249 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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