Traitement curatif de la maladie thromboembolique veineuse chez les patients atteints de cancer : quelle place pour les anticoagulants oraux directs en 2018 ? - 17/09/18
Treatment of cancer associated thrombosis: Which role for direct oral anticoagulants in 2018?
Résumé |
Les recommandations internationales de bonne pratique clinique pour le traitement de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) chez les patients atteints de cancer reposent sur l’utilisation prolongée des héparines de bas poids moléculaire (HBPM) à dose curative, sans relais par antivitamines K, pour une durée minimale de 3 à 6mois, avec un niveau de preuve scientifique élevé. Si l’utilisation des anticoagulants oraux directs (AOD) a été validée pour le traitement de la MTEV et la prévention de ses récidives dans la population générale, ceux-ci ne doivent pas être utilisés en première intention chez les malades atteints de cancer, faute de données probantes suffisantes. Les analyses en sous-groupe des essais pivots randomisés de phase III ayant comparé AOD et traitement conventionnel pour la prise en charge de la MTEV et les études observationnelles suggèrent que les AOD pourraient avoir une efficacité et une sécurité similaires à celles du traitement conventionnel chez les malades avec cancer. Par ailleurs, les résultats des 2 premiers essais randomisés contrôlés ayant directement comparé AOD et HBPM pour le traitement de la MTEV chez les patients atteints de cancer, HOKUSAI-Cancer et SELECT-D, ont montré que les AOD avaient une efficacité comparable à celle des HBPM pour prévenir la récidive de MTEV, mais qu’ils étaient associés à un risque plus élevé d’hémorragies majeures ou cliniquement pertinentes. Une très grande prudence s’impose donc quant à leur utilisation chez ces malades. D’autres essais randomisés en cours permettront de clarifier la place des AOD dans le traitement de la MTEV chez les patients atteints de cancer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Low molecular weight heparin (LMWH) for at least 3–6 months is the current standard of care for the treatment of cancer associated venous thromboembolism (VTE). Anticoagulation should be continued as long as the cancer is active. In recent years, several direct-acting oral anticoagulants (DOACs) have been approved for the treatment of VTE in the general population. These drugs have progressively emerged as attractive alternatives with the potential to overcome the limitations of LMWH. Due to the lack of high quality prospective data, DOACs are currently not recommended for the treatment of cancer associated VTE yet. Indeed, evidence supporting the use of DOACs in this specific population remains limited, and concerns have been raised about their safety and efficacy in this setting. However, a pattern of increased use of DOACs has been observed in the cancer population. Meta-analyses of Phase III trials of DOACs in VTE as well as analysis of large health care claims databases and non-controlled retrospective studies suggest that DOACs might have similar effectiveness and safety to LMWH for the management of cancer associated VTE. Results from 2 randomized clinical trial (RCT), HOKUSAI-Cancer and SELECT-D, were recently released. Based on a meta-analysis of these 2 RCTs, compared to LMWH, DOACs had lower 6 month recurrent VTE but higher major bleeding. Thus, DOACs should be used with caution in cancer patients and a careful evaluation of the risks and benefits for individual patients is warranted. Ongoing studies will provide much needed evidence to guide clinical care.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie thromboembolique veineuse, Cancer, Héparines de bas poids moléculaire, Anticoagulants oraux directs
Keywords : Venous thromboembolism, Cancer, Low molecular weight heparin, Direct oral anticoagulant
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☆ | Pour le Groupe francophone thrombose et cancer. |
Vol 43 - N° 5
P. 293-301 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.