Hallucinogènes d’origine végétale - 21/08/18
Résumé |
Objectif |
Il existe une grande variété de produits hallucinogènes, ainsi que des produits de synthèse (p. ex. le LSD) et des substances naturelles (champignons, plantes). Souvent, ces dernières sont connues et utilisées depuis des temps immémoriaux dans un but de transe ou de contact avec les divinités. Aujourd’hui, l’utilisation des plantes hallucinogènes dans les sociétés occidentales est devenue triviale et récréative. Le propos de cette présentation est de faire un tour d’horizon des plantes décrites dans les cas d’exposition dans les centres antipoison français.
Méthode |
Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique des cas d’exposition aux plantes récréatives recueillis dans les centres antipoison français entre 2001 et 2018.
Résultats |
Au total, 1902 cas d’exposition aux plantes à visée récréative ont été recensées, parmi lesquels le cannabis (1127 cas) et le datura (381 cas) représentent la majorité des cas ; 17 cas concernent des plantes sans effet psychotrope attendu. Dans les 156 cas restants, 38 plantes différentes ont été consommées « seules » (c’est le principal mode de consommation), dont 10 réputées hallucinogènes. Une classification « pharmacologique » a été adoptée pour aborder ces différentes plantes. Les molécules des plantes à activité principalement sérotoninergique ont pour cible les récepteurs de type 5-HT2A : ayahuasca (qui est plus précisément une décoction d’un mélange de plantes dont Psychotria viridis et des lianes du genre Banisteriopsis), le peyotl, un cactus riche en mescaline, la noix du muscade, source de myristicine, la liane d’argent (Argyreia nervosa) et d’autres Convolvulacées. D’autres plantes sont hallucinogènes par l’intermédiaire des récepteurs muscariniques à l’acétylcholine, dont ils sont des antagonistes compétitifs : ce sont les Solanacées telles que Datura stramonium, Atropa belladona, Mandargora officinarum, etc. Enfin, d’autres cibles pharmacologiques ont été recensées ou sont encore à découvrir pour certaines espèces : l’iboga (Tabernanthe iboga) ou encore la sauge divinatoire (Salvia divinorum).
Conclusion |
Ces plantes, outils du chamane, sont devenues des pourvoyeurs de paradis artificiels. La grande variété des espèces et la redécouverte d’usages anciens contribuent à la vivacité de ce marché. Souvent bien décrits dans les sites de trip-report, les effets doivent être clairement documentés par les toxicologues cliniciens et analytiques.
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Vol 30 - N° 3
P. 167 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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