Les traitements immunomodulateurs et immunosuppresseurs sont des traitements destinés à réguler une réponse immunitaire excessive responsable de lésions inflammatoires. Malgré le développement de biomédicaments « ciblés », les immunomodulateurs et immunosuppresseurs gardent une place importante dans le traitement des maladies inflammatoires. Ce sont des molécules efficaces et bien connues, mais leur toxicité est parfois sévère. La distinction entre immunomodulateurs et immunosuppresseurs est difficile mais importante. Les immunomodulateurs (hydroxychloroquine et chloroquine, aprémilast et sulfasalazine) modifient la réponse immune de l'organisme sans majorer le risque infectieux ou tumoral. Les immunosuppresseurs (méthotrexate, léflunomide, azathioprine, mycophénolate, cyclophosphamide, inhibiteurs de la calcineurine [ciclosporine et tacrolimus] et inhibiteurs de mechanistic target of rapamycin (mTOR) [sirolimus et évérolimus]) altèrent les capacités de l'organisme à développer une réponse immunitaire, au point d'engendrer un surrisque infectieux et tumoral. Leur prescription doit donc être réfléchie en fonction du rapport bénéfice/risque. Il est important pour le médecin d'apprendre à ses patients à identifier les signes évocateurs d'un effet indésirable nécessitant une consultation et à connaître les règles d'utilisation de ces médicaments. L'objectif de cette mise au point est de présenter pour chaque molécule : mécanisme d'action, modalités d'administration, indications, effets indésirables et contre-indications majeures en en décrivant les plus pertinentes cliniquement, sans rappeler les résumés des caractéristiques du produit exhaustifs. La description des conditions préalables à l'instauration d'un traitement, la surveillance à mettre en place ainsi que des conseils concernant des situations particulières comme le désir de grossesse, la grossesse, l'allaitement et les vaccinations, que vous trouverez ici, constituent une aide pratique à la prise en charge des patients.