Le mycétome se définit comme étant tout processus pathologiques au cours duquel des agents d’origine exogène fongique ou actinomycosiques produisent des grains parasitaires dans les tissus de l’organisme. Il s’agit d’une pathologie infectieuse s’observant surtout dans les régions tropicales. La contamination se fait par inoculation directe au cours des traumatismes. L’aspect classique est celui d’une tumeur sous-cutanée. Le siège habituel est le pied. Le risque évolutif est l’envahissement de l’os et des structures sous-jacentes. Le diagnostic est fait par l’histologie. Il existe deux types de mycétome : mycétome actinomycosique (dont l’agent pathogène est une bactérie) et le mycétome fongique. Le traitement est médical pour le premier et chirurgical pour le second. La localisation cérébrale est exceptionnelle.

Nous rapportons deux observations colligées au service de neurochirurgie de Nouakchott. Un patient âgé de 31 ans admis pour la prise en charge d’une lésion pariétale à développement intracrânien et extra-axial avec atteinte des tissus sous-cutanés révélée par une hypertension intracrânienne. Il a eu une résection de la lésion et l’anatomopathologie montre qu’il s’agit d’une actinomycose. Il fut mis sous antibiothérapie avec évolution favorable. Le second patient est un fermier de 65 ans aux antécédents de traumatismes bénin par piqûre d’épine végétale au niveau de la tête et qui consulte pour exophtalmie gauche associée à une infiltration cutanée frontotemporale gauche avec issue de liquide séreux contenant des grains noirs. L’imagerie montre une lésion se développe en intracrânien infiltrant l’os et les espaces méningées. La biopsie confirme la nature fongique de la lésion. Vu le siège et l’étendu de la lésion un traitement palliatif a été instauré.

Le mycétome cérébral est rare. La forme fongique car nécessite un traitement chirurgical lourd pas toujours réalisable. La forme actinomycosique est de meilleur pronostic.