Une étude scandinave propose de démembrer les deux grands types de diabète de l’adulte en cinq catégories : même les Scandinaves peuvent perdre le Nord ! - 19/07/18
A Scandinavian study proposes to dismember the two major types of adult-onset diabetes into five categories: Even Scandinavians can lose their way to the North!
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Résumé |
La classification actuelle des états diabétiques en deux catégories (types 1 et 2) présente des lacunes indiscutables et l’identification de sous-types reste quelque peu difficile. Ceci est lié au fait que le diabète, en particulier le type 2, est un continuum allant de sujets qui progressent vers un diabète insulino-dépendant à d’autres (la majorité d’entre eux) qui n’auront jamais besoin d’insuline au cours de leur existence. Pour dénouer ce problème, des auteurs scandinaves ont cherché à distinguer différentes catégories (« clusters ») de diabète à partir de six variables : les anticorps anti-glutamate acide décarboxylase (anti-GAD), l’âge au moment du diagnostic, l’IMC, l’HbA1c, et le HOMA (pour homeostasis model assessment) de l’insulinosécrétion et de l’insulinorésistance. Les clusters proposés ont été sélectionnés a priori à partir des caractéristiques principales des patients, et confirmés a posteriori en utilisant les six variables citées ci-dessus. Étant donné que les variables ont la même signification que les critères utilisés pour sélectionner les clusters, il apparait que la procédure employée est un modèle parfait de « tautologie », une démarche redondante qui consiste à valider une proposition avec un outil qui ne peut que confirmer cette proposition. De plus, les auteurs scandinaves semblent avoir oublié que le HOMA est peu fiable pour un individu donné, sauf quand il est utilisé de manière longitudinale chez la même personne. Ainsi, le HOMA n’a jamais été proposé pour guider les choix thérapeutiques dans le diabète, même si les auteurs scandinaves suggèrent que leur classification est la première étape vers une « médecine de précision ». Enfin, c’est enfoncer les portes ouvertes que de dire que les durées de temps pour développer une maladie rénale chronique, une rétinopathie, ou une insulino-requérance définitive, sont plus courtes dans les clusters de patients qui sont les plus insulino-résistants ou qui ont les déficits insulino-sécrétoires les plus marqués. En conclusion, nous restons sur l’impression mitigée d’une étude mal conduite sur le plan méthodologique, et d’une classification qui a fort peu de chances d’être appliquée dans d’autres pays et d’autres groupes ethniques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
The current classification of diabetes states into two categories (type 1 and type 2) suffers from well-recognized drawbacks and the characterization of subtypes remains somewhat difficult. This is due to the fact that diabetes, especially type 2, is a con-tinuum across individuals ranging from those who progress towards insulin-requiring diabetes to others (a majority of them) who never need insulin throughout their lifetime. In order to decipher this conundrum, Scandinavian investigators have attempted to distinguish different categories (clusters) of diabetes using six variables: Glutamic Acid Decarboxylase (GAD) antibodies, age at diagnosis, BMI, HbA1c, and homeostasis model assessment (HOMA) of insulin-secretion and resistance. The proposed clusters were a priori selected on the main patients’ characteristics and a posteriori confirmed using the six aforementioned variables. As these variables have the same meaning as the criteria used for selecting the clusters, this procedure is a perfect example of “tautol-ogy”, a redundant approach that consists to validate a proposal with a tool, which has no chance to refute the initial propositional formulation. In addition, the Scandinavian authors seem to have forgotten that the HOMA is poorly relevant at an individual level except when it is longitudinally used in the same person. Consequently, the HOMA has never been proposed for guiding the therapeutic choices in diabetes, even though the Scandinavian authors suggest that their “novel” classification is the first step towards “precision medicine”. Finally, it is a statement of the obvious to say that the times to chronic kidney disease, to retinopathy, and to sustained insulin use, are shorter in the clusters of patients who were found to be the most insulin-resistant and/or insulin-deficient, respectively. At the end, we are left with the mixed impression of a study conducted with a poor methodology, and of a classification that has a small probability to be applicable to other countries and ethnic groups.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Diabète sucré, classification scandinave
Keywords : Diabetes mellitus, Scandinavian classification
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Vol 12 - N° 4
P. 375-380 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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