Une réaction allergique au cabinet dentaire survient essentiellement sur un terrain atopique (urticaire, asthme, eczéma, coryza allergique, etc.) à l'occasion d'une injection médicamenteuse (anesthésiques locaux, bêtalactamines, curares, sulfites, etc.) ou lors d'un contact avec du latex, etc. Elle peut, parfois, menacer la vie d'un patient, lors par exemple de la survenue d'une anaphylaxie. Afin de prévenir et, le cas échéant, traiter la réaction, l'odontologiste doit connaître : le potentiel allergène de tous les produits qu'il utilise et doit pouvoir différencier une réaction allergique immunoglobuline E (IgE)-dépendante (sulfites, par exemple) d'une réaction anaphylactoïde (histaminolibération, par opioïdes, par exemple) et d'une réaction fondée sur l'excès de synthèse des leucotriènes (anti-inflammatoires non stéroïdiens [AINS], par exemple) afin de prescrire le médicament le plus adapté au terrain de ses patients et (1) de pouvoir prendre, à l'aide d'un questionnaire pertinent, des mesures préventives adéquates (tests d'anaphylaxie) ; (2) connaître les symptômes de chaque réaction (sibilance, œdème muqueux, anaphylaxie) et de mettre rapidement en route un traitement approprié, fondé essentiellement sur l'administration de l'adrénaline en intramusculaire. Il doit donc disposer d'un kit d'adrénaline et, dans l'attente de l'arrivée des secours spécialisés, l'injecter dès que l'anaphylaxie est diagnostiquée. En effet, selon le référentiel de l'anaphylaxie proposé par la Société française de médecine d'urgence (SFMU) en partenariat avec la Société française d'allergologie (SFA), l'administration précoce d'adrénaline par voie intramusculaire permet de faire face à une anaphylaxie grave et de sauver une vie.