Meilleure efficacité et tolérance comparable de l’anakinra à double dose dans la maladie d’Erdheim–Chester après anakinra à simple dose - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
La maladie d’Erdheim–Chester (MEC) est une histiocytose non langerhansienne rare. Du fait de l’implication des interleukines 1 et 6 dans sa physiopathologie, l’anakinra à la dose empirique de 100mg/j a été utilisé avec une efficacité et une tolérance satisfaisantes. Néanmoins, certains cas de réponses partielles ou d’échec ont été publiés avec cette posologie. Nous rapportons une série de 4 patients atteints de MEC traités par anakinra double dose.
Patients et méthodes |
Sur une cohorte de 10 patients atteints de MEC traité par anakinra à simple dose (100mg/j), 6 ont atteint une réponse complète. Les 4 patients qui n’ont pas atteint une réponse complète ont été traité par anakinra à double dose (200mg/j). Cette étude rétrospective rapporte l’évolution sous anakinra à double dose de ces 4 patients. Le diagnostic de MEC était basé sur les résultats histologiques et un tableau clinique et radiologique compatible. L’évolution clinique était évaluée comme étant complète en cas de disparition des symptômes, partielle en cas d’amélioration partielle des symptômes, stable en cas d’absence de modification de la symptomatologie et progressive en cas d’aggravation de la symptomatologie. La réponse radiologique était évaluée selon les critères RECIST 1.1.
Résultats |
Parmi les 4 patients (1 femme, âge moyen au diagnostic de 59,8 ans), 2 étaient porteurs d’une mutation BRAF V600E, 1 d’une mutation NRAS et il n’a pas été retrouvé de mutation chez le dernier. L’anakinra à simple dose était prescrit en 2e ou 3e ligne après échec de l’interféron (n=3) ou en première ligne (n=1), et permettait d’atteindre une réponse partielle chez 3 patients, avec une progression de la maladie chez le dernier. Sous anakinra à double dose, 2 patients ont atteint une réponse complète, 1 était en réponse partielle soutenue avec une diminution de la symptomatologie par rapport à l’anakinra simple dose, et le dernier n’a eu qu’une réponse partielle temporaire (2 mois) avec une progression de la maladie sous forme d’une pleuropéricardite. Devant la découverte de la mutation BRAF V600E dans une minorité des cellules tumorales, ce patient a été traité et a obtenu une réponse complète sous l’association d’anakinra à simple dose et de vémurafenib (dont la posologie a été secondairement diminuée de moitié du fait de la survenue d’un syndrome d’érythrodysesthésie palmoplantaire). L’anakinra à double dose a permis l’obtention ou le maintien d’une réponse complète concernant les masses atriales droites (n=3/3), les xanthélasmas (n=2/2), l’atteinte intrapéritonéale (panniculite mésentérique, épanchement et nodules péritonéaux) (n=2/2), et l’atteinte radiologique (n=2/2). La réponse était partielle en ce qui concernait l’atteinte pleuropéricardique (n=2/2), avec une réponse transitoire pour un patient. En revanche, il n’a pas eu d’efficacité sur le diabète insipide, considéré comme séquellaire (n=2).
Concernant la tolérance de l’anakinra à double dose, les effets secondaires étaient identiques à l’anakinra à simple dose, avec des réactions aux points d’injection et/ou des rash cutanés transitoires (n=4). Deux patients ont eu une neutropénie modérée et transitoire.
Conclusion |
L’anakinra à double dose améliore la réponse à l’anakinra et a permis l’obtention de 2 réponses complètes et d’une réponse partielle chez 3/4 patients atteints de MEC, avec des effets secondaires mineurs et comparables à ceux de la dose simple. Les échecs étaient secondaires à des sérites massives. La réponse semble indépendante du statut mutationnel BRAF.
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Vol 39 - N° S1
P. A64 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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